Délit express
Le 11 mai 2012
Attention, non seulement son titre n’est pas celui d’un post du forum doctissimo, mais cette prise d’otage filmique est déconseillée à tous ceux dont le cerveau ne baigne pas dans le dissolvant.
- Réalisateur : Craig Moss
- Acteurs : Steven Sims, Randall Park, Chris Spencer
- Genre : Comédie, Nanar
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h22mn
- Titre original : The 41 Year Old Virgin Who Knocked Up Sarah Marshall And Felt Superbad About It
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Sortie vidéo : le 11 avril 2012
Attention, non seulement son titre n’est pas celui d’un post du forum doctissimo, mais cette prise d’otage filmique est déconseillée à tous ceux dont le cerveau ne baigne pas dans le dissolvant.
Argument (on aurait pu ne rien mettre mais bon, voilà le résumé officiel) : Andy est désespéré. Il vient de dépasser la quarantaine et son lit est toujours vide.
Lorsque ses meilleurs amis découvrent ce terrible secret ils décident de l’aider à prendre son destin en main : Andy doit perdre sa virginité et vite. Lors d’une soirée arrosée, il semblerait qu’Andy ait mis enceinte la sulfureuse Sarah Marshall. Elle le poursuivra sans relâche tant qu’il n’aura pas prouvé qu’il n’y est pour rien... Andy et sa bande vont devoir mener l’enquête entre les plans dragues et les soirées arrosées...
Notre avis : Un adolescent consanguin élevé par des chevaux sauvages dans une usine de godemichés désaffectée du Kentucky. Voilà à quoi doit ressembler le public visé par Craig Moss et son impardonnable souillure. Et pour aller vite à défaut d’aller bien, on peut résumer ce simili-film à une parodie malade de toute l’œuvre de Judd Apatow (le titre en vo : The 41-Year-Old virgin who knocked up Sarah Marshal and felt superbad about it). Mais là, nous parlons tout de même d’une imitation capable d’obtenir un score négatif sur la fameuse échelle de (Didier) Gustin, un truc à faire passer Captain Orgazmo, Freddy got fingered et toute la filmo des frères Wayans pour des sommets du rire, quasiment éligibles au patrimoine de l’Unesco.
Subir 41 ans toujours puceau, c’est comme devenir la chose d’un pétomane vicieux, coprophage, gérontophile et pubertaire. C’est être à jamais sali par une accumulation de gags intestinaux et injustifiés, une vague de répliques diarrhéiques, un casting réalisé directement sur les sites de streaming porno, un scénario hystérique autant qu’imbitable et un matraquage sériel d’ustensiles phalliformes (avec 113 occurrences dans le premier quart d’heure, le record mondial est pulvérisé). Non seulement il n’est pas analysable, mais ce film est aussi dangereux, il fera de vous son complice. Vous aurez honte, terriblement honte. Et encore, on ne veut pas savoir avec quel membre ce futur cale-urinoir de vidéoclub a été réalisé.
Pour relativiser un peu, le film a le mérite (en plus d’avoir trouvé le sosie parfait de Jonah Hill) de nous avoir poussés à réviser tout notre système de valeurs, puisqu’il redéfinit l’idée même qu’on se faisait du pire. Mais quelle blessure psychique, quel horrible traumatisme peut pousser un reliquat d’homo sapiens à s’asseoir ainsi sur 115 ans de cinéma ? Peut-être que la chose tient du suicide sacrificiel : en s’essuyant le fondement avec son script, une décennie d’humour yankee et une bonne partie de son public, Craig Moss cherche visiblement à faire briller indirectement ses confrères, dont il ne sait que tordre sans but et sans idée les séquences cultes (ça et là, vous trouverez aussi des références à American Pie et Slumdog Millionnaire, mais pas seulement...). Quoi qu’il arrive, le résultat sent mauvais et relève du bubon pelliculaire, sournoisement pressé contre nos rétines par l’intégralité d’une petite section de maternelle sous kétamine. Pour se moquer du cinéma M. Moss, il faut l’aimer.
En définitive, 41 ans toujours puceau ressemble bien à un film d’Apatow, mais seulement si il vous était raconté par un ami ivre mort. Il faudrait d’ailleurs saisir l’OMS, pour réussir à faire classer le film dans les maladies virales. Protégez vos enfants, frères humains qui après nous riez, car si cette émanation cynique de tout ce que la pop culture a produit de plus vicié venait à se propager, elle pourrait attenter à l’humour de toute une génération. On espère aussi que Mel Brooks ne verra pas ça, gardons le encore un peu ici-bas.
Le DVD :
Image :
Étonnamment, le film est laid et sans recherche. Si le DVD ne peut pas sauver une direction artistique anonyme, il a au moins le mérite de bien rendre une définition raisonnable et des couleurs assez chaudes. 1 point.
Son :
D.D. stéréo standard, un poil trop compressée pour la VF comme pour la VO. Mais on aurait préféré ne rien entendre.
Suppléments :
Peut-être le seul intérêt du DVD. En dehors du making-of et des bandes annonces proverbiales, vous trouverez aussi un mirco-documentaire sur Steve Sims, le type qui a commis l’erreur fatale d’être le jumeau de Jonah Hill et de vouloir faire le métier que lui. Ah, il y a aussi un petit quelque chose sur les accessoires utilisés dans le film. Mais autant aller dans un sex-shop pour les palper vous-mêmes.
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