La ronde des amours
Le 7 août 2012
Faute de projo de presse, voici notre séance de rattrapage pour ce film sorti clandestinement cet été...


- Réalisateur : Fernando Meirelles
- Acteurs : Anthony Hopkins, Jude Law, Rachel Weisz
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Britannique, Français, Brésilien, Autrichien
- Durée : 1h50mn
- Titre original : 360
- Date de sortie : 25 juillet 2012

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Faute de projo de presse, voici notre séance de rattrapage pour ce film sorti clandestinement cet été...
L’argument : Relecture moderne et dynamique de la pièce La Ronde, d’Arthur Schnitzer. Une histoire d’amour chorale où les destins de personnages d’horizons différents s’entrecroisent.
Notre avis : " Un jour un sage a dit : "Si un autre chemin s’offre à toi n’hésite pas". Il n’a pas dit quel chemin prendre. Les choses auraient-elles été différentes si une seule personne en venant ici avait pris un autre chemin ? " Ainsi s’ouvre 360. Enième adaptation du roman "La ronde" écrit par Arthur Schnitzler, le dernier film de Fernando Meirelles (La cité de Dieu, The constant gardener) est une ode à la croisée des destins.
Défi narratif de par sa construction, 360 transpose, le temps d’un instant, les hasards et imprévus qui font de la vie ce qu’elle est. Les saynètes s’enchaînent avec fluidité et discipline, confortées par une musique et une esthétique particulières à chacune d’entre elles. A Paris, Londres, Vienne ou Bratislava, les existences de chaque protagoniste suivent leur cours, entrelacées à leur insu.
Une jeune slovaque se lance dans la prostitution de luxe pour échapper à sa condition, un dentiste parisien amoureux fou de son assistante voit ses convictions les plus profondes ébranlées, une petite-amie trahie décide de retrouver sa famille au Brésil… Ce genre de parti-pris cinématographique se solde malheureusement souvent par un sentiment de frustration chez le spectateur. Bien vite, certains segments se révèlent plus captivants que d’autres et celui-ci se prend à regretter leur présence trop brève.
Cependant, le film choral nous offre également parfois la possibilité de découvrir au détour d’une transition, une histoire supérieure à toutes les autres. 360 fait le récit d’un jeune délinquant sexuel en quête de rémission. Ben Foster qui incarne cet homme torturé est exceptionnel. Soumis à la tentation de la chair dans le contexte le plus naïf et pur qu’il soit, le violent combat qu’il livre avec lui-même est d’une douloureuse beauté. Un sujet des plus passionnants que traite le cinéaste brésilien avec sobriété et élégance. Dans ce même segment, Anthony Hopkins produit un monologue poignant et mémorable devant une assemblée d’Alcooliques Anonymes, rappelant au passage que le talent lui, ne prend pas une ride.
Un contraste d’autant plus frappant que les autres histoires sont pour la plupart agréables mais dénuées d’intérêt. La performance de Jamel Debbouze est des plus douteuses, les histoires mettant en scène Jude Law et Rachel Weisz sont tellement dénuées d’érotisme que c’en est curieux et enfin le récit des mésaventures de Serguei, chauffeur et souffre-douleur d’un dangereux maffieux, est traité sans la moindre passion.
360 est donc une œuvre bancale, comme c’est souvent le cas des films mosaïques. Un résultat peut-être décevant pour un réalisateur d’un si grand renom, mais qui n’en reste pas moins un film agréable à l’atmosphère ouatée et à la bande-son rafraîchissante.