4 films by Tamara Stepanyan
Le 8 avril 2021
- Réalisateur : Tamara Stepanyan
- Genre : Expérimental
- Nationalité : Arménien
- Date de sortie : 7 avril 2021
- Plus d'informations : Site de l’éditeur
En quatre films, Tamara Stepanyan travaille sur son rapport aux traces, aux racines, au passé et à l’histoire de son Arménie natale. Le DVD édité par la Huit édition sous le titre « Jeune cinéma arménien » est donc composé de quatre films - trois documentaires et un moyen-métrage de fiction - de cette réalisatrice de la nouvelle vague du cinéma arménien.
Résumé : Tamara Stepanyan est l’une des figures principales de la nouvelle vague du cinéma arménien né sur les ruines de l’URSS. Ses films - documentaires et fictions - brossent un tableau de l’Arménie d’aujourd’hui : ses habitants, ses exilés, ses paysages, ses fantômes, ses blessures, ses espoirs, ses questions. Pleins d’une sensibilité aussi ardente que mélancolique, les films de Tamara Stepanyan ont obtenu une large reconnaissance critique, ainsi que de nombreux prix dans les festivals internationaux.
Critique : Tamara Stepanyan se cherche dans cette mémoire qu’elle collecte et parvient à faire parler « face caméra ». L’esthétique de ses documentaires est minimaliste, sans fioritures, directe et transparente. La caméra est posée devant le paysage urbain, le vieillard, le couple, etc.
Les quatre films sont traversés par des trains et des paysages qui défilent. Ils expriment les survivances d’anciens temps espérés « éternels », autant que les obstacles qui se lèvent contre le désir et démantèlent familles et pays. A cet égard, l’Arménie d’aujourd’hui est présentée comme en proie aux doutes, interrogative sur son passé communiste et ce qu’il reste de ce rapport à Moscou ou Leningrad. Les événements récents du Haut Karabagh démontrent combien les frontières de l’Arménie sont sujettes à discordes. Il n’en est pas encore question, mais déjà les liens de ce pays avec quelques autres de cette région du monde sont omniprésents. En premier lieu, la Russie…
D’un film à l’autre, les scènes de train se multiplient. A chaque fois, la signification peut différer mais, globalement, la réalisatrice met en images le sentiment du voyageur qui se laisse porter, sans réussir à avoir prise sur cette mobilité. Sans doute exprime-t-elle ainsi le sentiment de la fillette éloignée de ses grands parents et de son environnement de la tendre enfance, et qui a besoin d’y retourner volontairement cette fois-ci.
Tamara Stepanyan collecte la parole de ceux qui ont l’habitude de rester silencieux et de taire les sujets dont on a pris l’habitude de ne pas parler. L’une des conséquences de cette manière de filmer, c’est la multiplication des silences gênés, des pudeurs embarrassées et la timide expression de tabous indicibles ou d’amnésie. Il est souvent question de la relation au grand voisin russe de l’époque soviétique, puis de l’après-Gorbatchev. Globalement, cette nouvelle vague arménienne dont Tamara Stepanyan est l’une des plus intéressantes figures raconte surtout quelque chose d’à la fois universel et intime.
Les conditions d’accueil se prêtent aux jeux d’actrices qui doivent déjouer les codes d’une administration sourcilleuse : ces circonstances introduisent une part de fiction réaliste dans le documentaire. Au fil de ce récit très sensible et personnel qui se tisse entre les films réunis, l’histoire d’une immigration hélas très ordinaire et de ses fantômes se raconte. Les enjeux de mémoire se conjuguent avec une forme de quête sur les raisons d’un exil traumatisant et de l’impérieuse nécessité d’un retour aux sources.
Village of Women (excerpt#3) from La_Huit on Vimeo.
Village de Femmes (2019 - 81’)
Arménie, un village appelé Lichk où seules femmes, enfants et personnes âgées résident. Les hommes partent neuf mois par an en Russie travailler. Comment ces femmes endurent-elles cette absence ? Je partage leur intimité et leur vie, devenant la confidente de leur frustration, leur joie et leur désir.
Ceux du rivage (2016 - 84’)
Marseille, 2014. Des dizaines de demandeurs d’asiles arméniens tentent de survivre en attendant que leur demande d’asile soit examinée. Ils ont laissé derrière eux une identité et tentent d’en créer une nouvelle. Pendant cette longue et interminable attente, ils se tiennent sur le rivage
Braises (2012 - 76’)
Un dialogue entre deux générations, celle de la réalisatrice et celle de sa grand-mère. Empreint d’une nostalgie pour une époque (celle de l’Arménie soviétique) qui n’est plus, Tamara filme la disparition d’un temps dont il ne subsiste que d’invisibles rémanences.
19 février (2011 - 34’)
Anna et Alex se sont promis de se retrouver dans le train de nuit entre Erevan et Tbilissi le 19 février 2012. Elle arrive, il attend. Chacun prend une cabine, un mur les sépare. Vont-ils se décider à le franchir ?
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