Double vie
Le 6 avril 2005
Une fiction sobre comme un documentaire pour montrer la difficulté d’être musulman aujourd’hui en Angleterre.


- Réalisateur : Kenneth Glenaan
- Acteurs : Renu Setna, Archie Panjabi
- Genre : Drame
- Nationalité : Britannique, Allemand

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– Durée : 1h27mn
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Une fiction sobre comme un documentaire pour montrer la difficulté d’être musulman aujourd’hui en Angleterre.
L’argument : Jeune Pakistanaise installée dans le nord de l’Angleterre, Yasmin tente tant bien que mal de vivre à l’occidentale, tout en respectant les traditions familiales. Elle mène une double vie que les événements du 11 septembre vont remettre en question...
Notre avis : Victime d’un racisme grandissant, la communauté pakistanaise d’Angleterre n’est désormais plus ignorée par le cinéma britannique. Délaissant la comédie (Fish and chips, Joue-la comme Beckham), des réalisateurs anglais se penchent depuis peu et plus sérieusement sur les relations de leur pays avec ses immigrés. Après Just a kiss de Ken Loach, c’est au tour de Kenneth Glenaan de s’interroger sur les problèmes d’identité que rencontrent les immigrés musulmans de la seconde génération. Prolongement de son premier film, Gas attack, où il était déjà question des délicates relations que l’Angleterre entretient avec les communautés étrangères, Yasmin dénonce justement et sobrement l’islamophobie dont a été victime la communauté musulmane à la suite des événements du 11 septembre. Parvenant habilement à éviter les clichés, le film se veut à la limite du documentaire, Kenneth Glenaan ayant pour cela choisi de mélanger les acteurs professionnels aux membres de la communauté pakistanaise.
Tout en pointant du doigt cette guerre invisible qui marginalise tout un pan de la société, Yasmin pose également la question du rapport entretenu par les membres d’une même famille avec leurs croyances. Comment chacun, selon son vécu et sa personnalité, appréhende-t-il la foi ? Face à son père (qui prône une religion pure et bonne) et son frère (enrôlé par des extrémistes), Yasmin tente, elle, de concilier tradition et modernité. A l’image d’une jeune génération devenue, malgré elle, totalement schizophrène.