Le 28 janvier 2004


Vincent Ravalec définit sobrement Wendy2 comme une réécriture de Wendy. Mais est-ce aussi simple ?
Vincent Ravalec définit sobrement Wendy2 comme une réécriture de Wendy. Mais est-ce aussi simple ?
Cette nouvelle version s’inscrit dans le "Jeu", projet artistique de longue haleine dont elle constitue le troisième volet, après Effacement progressif des consignes de sécurité et Pour une nouvelle sorcellerie artistique. Wendy, comme Louis, le héros de l’Effacement, se trouve tout à coup embarquée dans une sorte de cavale délirante, privée de tous ses repères et chancelante sur ses certitudes. Elle est en effet choisie pour devenir un ange, ou plus exactement, pour gonfler les troupes de Polichinelle (comme on nomme affectueusement Dieu le Père) et parer aux bugs qui menacent sans cesse l’humanité.
On ne change pas de registre, par rapport à l’Effacement, mais on retrouve avec Wendy2 ce qui a longtemps fait la marque de fabrique de Vincent Ravalec. Décalage, personnages déjantés et humour potache. L’approche en devient du même coup beaucoup plus facile que l’Effacement. Ici, c’est toute l’histoire sainte qui se réécrit à la sauce "nouvelles technologies". Dieu règne sur des armées d’informaticiens qui mettent au point les programmes humains, et des anges, au fil de leurs réincarnations, font la circulation aux carrefours de l’histoire.
Mais ici, Ravalec s’implique, et n’hésite pas à forcer le trait en s’inscrivant lui-même comme un personnage de son roman, faisant par là le lien entre les différents volets du "Jeu". C’est peut-être là que le roman s’enlise un peu, comme si l’auteur nous privait tout d’un coup de l’histoire attendue. Sans rancune, on attend le suivant, et quand Ravalec a une idée dans la tête, il joue pas les feignants. Comme le dit gracieusement l’ange gardien de Wendy..."On n’est pas là pour se gratter les nibards" !
Vincent Ravalec, Wendy2 ou les secrets de Polichinelle, Flammarion, 2004, 400 pages, 20 €