Fadaises d’adultes
Le 7 décembre 2005
Enième film torturé et torturant sur l’adultère et la difficulté de l’être. Malgré un carré d’acteurs brillants, on s’ennuie ferme.
- Réalisateur : John Curran
- Acteurs : Laura Dern, Naomi Watts, Mark Ruffalo, Peter Krause
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
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– Durée : 1h41mn
Enième film torturé et torturant sur l’adultère et la difficulté de l’être. Malgré un carré d’acteurs brillants, on s’ennuie ferme.
L’argument : Dans un bled près de Milwaukee, au nord des Grands Lacs, Jack et Terry, Hank et Edith, deux couples sans histoire, sont les meilleurs amis du monde. Jack couchant avec Edith, les choses se compliquent. Mais les époux cocus ne réagissent pas de la même façon...
Notre avis : Lent, appliquant toutes les recettes du film indépendant, de la petite ville verdoyante au job de ses héros, des profs sexy mal rasés, We don’t live here anymore n’apporte aucune réflexion sur l’adultère, si ce n’est qu’il peut être une voie vers le bonheur... bonheur qui ne saurait être atteint, puisqu’il faut souffrir pour faire un bon mélodrame. En matière de souffrances, le film de John Curran est une réussite. Ça crie, ça s’engueule, ça s’effondre sur une table, sur un lit, seul ou à deux. On comprend rapidement que la vie selon ces gens-là est moche, grise, et qu’elle se consomme entre deux verres de bourbon, une clope à la fenêtre d’un motel miteux et une page blanche.
Pour baigner tout ce petit monde dans ses limbes de lenteur, la directrice de la photo, Maryse Alberti, une Française, sert de belles images. La copie est léchée à souhait, et les acteurs y contribuent comme il faut. Les femmes s’en sortent mieux que les hommes. Naomi Watts (Edith) et Laura Dern (Terry) se flagellent à n’en plus pouvoir, et sont parfaites dans la peau de leurs personnages, désirable et inconsciente pour Watts, en pleine crise et fatiguée pour Dern. Côté messieurs, c’est le casting qui assure le spectacle, Mark Ruffalo et Peter Krause (transfuge de Six feet under) étant impeccables, mais sans plus - si l’on peut dire.
Le quatuor se déchire donc sous nos yeux, lentement, banalement, affreusement banalement. On s’endort, sans violence. Les personnages, dont les amitiés et les désirs sont vides, sans matière, ne nous intéressent pas. Qu’ils s’aiment, qu’ils se détestent, peu importe. L’expérience devait être provocante, troublante. Elle est ennuyante, et à la fin, on se fiche royalement des larmes des uns et des décisions des autres. Le film entier est résumé par Jack, qui, voulant rassurer ses enfants après une dispute conjugale, lâche : "Tout ça, ce sont des fadaises d’adultes." On n’aura pas plus de réactions que trois des quatre personnages (mais qui donc de ces quatre-là sortira de sa torpeur ?), qui reprendront leur vie, l’air de rien. On en fera autant.
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