Cette fois ça y est, ma cité a complètement craqué !
Le 30 janvier 2018
Un peu d’argent en financement participatif n’aura pas suffi : Voyoucratie s’apparente moins à un film qu’à un banal exercice de tournage par des étudiants en cinéma, tant le résultat est aussi fauché et grossier que le personnage principal que l’on subit...
- Réalisateur : FGKO
- Acteurs : Abel Jafri, Salim Kechiouche, Hichem Yacoubi
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Distributeur : La Vingt-Cinquième Heure
- Durée : 1h24mn
- Date de sortie : 31 janvier 2018
Plusieurs scènes violentes sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public : Interdiction aux mineurs de moins de douze ans - en raison de nombreuses scènes violentes, de l’omniprésence des armes, de la drogue - assortie d’un avertissement motivé par le climat particulièrement sombre et des scènes difficiles. L’avertissement suivant sera indiqué : "Plusieurs scènes violentes sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public " (Sources : CNC)
Résumé : À sa sortie de prison, Sam tente de se réinsérer mais il est vite rattrapé par le milieu et sombre peu à peu dans un engrenage criminel. A travers les yeux de son fils, il perçoit une lueur d’espoir.
Notre avis : Dès que l’on se lance dans Voyoucratie, il ne faut pas de plus de quelques secondes pour comprendre à quel genre de film on a affaire. La scène ouverture, qui suit de près le braquage d’une supérette, rappellera assurément aux spectateurs amateurs celle de Menace II Society. Pourtant, la vraie faiblesse de Voyoucratie, bien plus que ses références américaines mal digérées, apparaît dans la scène qui suit, où un montage entre des personnages faisant face à un juge souffre de l’interprétation bancale de ses jeunes acteurs. Parmi eux, même s’il est le moins pire de ceux qui apparaissent alors, Salim Kechiouche est pourtant celui qui va porter jusqu’au bout ce petit thriller urbain sur ses frêles épaules.
- Copyright Droits réservés - La Vingt-Cinquième Heure
Sa prestation un peu mollassonne est avant tout symptomatique de ce manque d’énergie qui pèse sur le développement scénaristique du long-métrage. En effet, l’amateurisme artistique dépasse de beaucoup la seule direction des acteurs puisqu’elle se ressent sur l’écriture de cette intrigue qui reprend toutes les ficelles du genre, depuis le parcours du petit malfrat qui s’associe à la mafia locale jusqu’à ses efforts pour se rapprocher de son fils. Cette dernière piste va d’ailleurs, et inévitablement, mener le récit vers un final aussi artificiel que sans surprise.
Les personnages caricaturaux qui traversent le parcours balisé de Sam (le personnage de Kechiouche), et leurs relations, sont tous, en plus d’être interprétés sans conviction, des figures que l’on a déjà pu voir dans les histoires se déroulant dans les cités-dortoirs franciliennes.
Le premier long-métrage de FGKO n’a donc strictement rien à proposer de réellement original à son public. Les deux jeunes réalisateurs qui se cachent derrière cet acronyme semblent avoir davantage misé sur le caractère naturaliste de la mise en scène pour se détacher un peu de ce que le cinéma offre habituellement comme image de ces quartiers, bien souvent très influencé par l’imagerie des clips hip-hop.
Ceci dit, le qualificatif « naturaliste », et l’argument comme quoi le tournage s’est fait « sans autorisation », avancé par les réalisateurs dans leurs interviews, n’est rien d’autre qu’une façon détournée de dire que le film s’est fait avec un budget très limité. On en revient en fin de compte toujours à l’amateurisme sur lequel repose ce projet. Ne doutons pas que, si les réalisateurs acquièrent un peu d’expérience avec leurs prochains projets, ils pourront, dans quelques années, nous livrer des films plus appréciables, mais, en attendant, et malgré toute leur bonne volonté, leur premier essai n’a certainement pas sa place sur un grand écran.
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michael ben zakoun 5 août 2018
Voyoucratie - la critique du film
Votre critique est tellement mauvaise qu’elle m’a donné envie de créer un compte juste pour apporter un minimum de contradiction à ce qui ressemble plus à une mauvaise digestion qu’à une critique d’art.
Ce film certes produit avec des bouts de ficèle a le mérite rare de maintenir une réelle tension du début à la fin. Une performance qui n’est malheureusement pas égalée par de nombreux films qui pourtant coutent parfois plusieurs millions au contribuable. Si effectivement la fin aurait mérité un peu plus de développement, que le manque de moyen se ressent parfois, notamment dans le son, les comédiens sont en revanche eux très bons, avec dans leurs personnages cette dose de beauferie qui les rends hypers réèls.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la liste des qualités de ce film et certainement également sur ses défauts. Ce qui est certain c’est que votre condescendance est à la hauteur des efforts qu’il faut mettre en oeuvre pour arriver au bout d’un tel projet et qu’il faille espérer que vos petits commentaires emprunts de certitudes ne soient pas des obstacles insurmontables à l’expression de jeunes artistes comme ces réalisateurs et ces comédiens. En attendant qu’ils fassent le chef d’oeuvre qui pourrait satisfaire vos commentaires sans saveurs, espérons que la masse aura plus envie d’encourager le propos de ces gens que les vôtres
Kevelsadre 18 septembre 2018
Voyoucratie - la critique du film
Tout comme Michael je viens de me créer un compte pour exprimer mon incompréhension quand à cette critique que je trouve injuste.
Injuste quand aux jeux des acteurs qui livrent une très bonne performance et amènent un réalisme certain à chacune des scènes. Jo Prestia en flic est sensationnel, Salim Kechiouche nous tient proche de lui tout au long du film et on se surprend à ressentir une certaine compassion malgré ses déviances, et le reste du casting "colore" et dynamise à sa façon un film pourtant très sombre.
Injuste quand au scénario qui même si il ne casse pas des briques n’a rien à envier à un film comme La Haine ou bien le magistrale Tchao Pantin !
Injuste quand au manque d’énergie du film qui bien au contraire nous garde en haleine jusqu’au bout des 1h27 minutes sans temps mort et sans fioriture qui est le mal des films du 21ième siècle. Ici, point de scène ou de dialogue inutile, chaque mot, chaque regard, chaque expression est à sa place et démontre une très grande maturité de la part des scénaristes et réalisateurs.
Voyoucratie est un classique instantané, le genre de film qui fait sa place et marque les esprits....on en redemande des films de ce calibre !!!