737 en péril
Le 3 mars 2009
Autopsie d’un crash annoncé : un film qui a l’énergie du désespoir.
- Réalisateur : Enrique Piñeyro
- Acteurs : Enrique Pineyro, Mercedes Moran, Alejandro Awada
- Genre : Drame
- Nationalité : Argentin
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– Durée : 1h45mn
– Titre original : Whisky romeo zulu
– Lire notre interview d’Enrique Piñeyro
Un film qui a l’énergie du désespoir.
L’argument : Autopsie d’un crash annoncé.
Notre avis : Le 31 août 1999, un avion de la LAPA prend feu en percutant un terre plein sur l’aéroport de Buenos Aires. Enrique Piñeyro est alors pilote pour la compagnie, et voit, sur l’écran de sa télévision, les uniformes de ses collègues disséminés sur l’asphalte pendant que se consume cet avion qu’il a lui-même piloté.
Vol whisky romeo zulu, c’est la démonstration implacable d’une politique d’entreprise totalement sans scrupules qui trouve dans la corruption d’État le moyen de ses ambitions. Une course au profit qui écarte tout ce qui peut entraver sa progression, à commencer par les règles élémentaires de sécurité. Des avions qui volent sans feux de signalisation, sans gilets de sauvetage, sans extincteurs. Les pilotes ont pour consignes de ne pas tenir compte du déclenchement de l’alarme incendie, c’est un mauvais contact. Lorsque le pilote (Enrique Piñeyro joue son propre rôle) refuse de partir et demande l’annulation du vol, il croise sur le tarmac l’équipage qui, lui, va accepter de décoller sans aucune garantie de sécurité.
Enrique Piñeyro analyse avec pertinence, parallèlement à la dimension politique, ce qui pousse ces hommes à l’inacceptable. Des rêves d’enfants devenus réalité, la magie du ciel, l’ivresse de cette absolue liberté qui abolit toutes contraintes, jusqu’à celle qui nous relie à la terre. C’est pour ces moments que certains sont prêts à tout, ou plutôt se coupent d’un réel fait de risques assumés, de règles à respecter, de conscience du danger.
Un accident d’avion commence très longtemps avant l’impact, affirme le réalisateur qui a voulu en finir avec l’hypocrisie officielle. Il n’y a pas eu d’erreur humaine, juste un avion qui n’aurait pas dû voler.
Piñeyro a l’énergie du désespoir, celle qui pousse à se battre parce que c’est la seule façon d’être debout. L’Argentine est une marâtre, ingrate et traîtresse, mais les rêves sont plus forts que tout, et parfois, ils se réalisent. C’est pour ça qu’il faut continuer.
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