Tandem à trois
Le 3 mai 2011
Leconte tente de retrouver son innocence perdue dans les méandres de l’industrie du 7ème art et pond une bluette bancale illuminée par Pauline Lefèvre. Touchant sans être renversant.
- Réalisateur : Patrice Leconte
- Acteurs : Clément Sibony, Gilles Cohen, Nicolas Giraud, Pauline Lefèvre, Isabelle Petit-Jacques
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 4 mai 2011
- Plus d'informations : Le site officiel du film
– Durée : 1h31mn
Leconte tente de retrouver son innocence perdue dans les méandres de l’industrie du 7ème art et pond une bluette bancale illuminée par Pauline Lefèvre. Touchant sans être renversant.
L’argument : C’est 2 frères. Qui habitent Montbard, en Bourgogne. Et qui, pour les vacances d’été, ont décidé d’aller voir leur mère à Saint-Jean-de-Luz. Parce que ça fait longtemps. Parce que ça lui fera plaisir. Ce ne sont pas les parce que qui manquent. Ils ont trouvé un motor-home d’occasion, et vont faire la route au rythme du bitume, au gré des envies. C’est ça l’idée : une diagonale de France entre frères. Sauf que leur tombe dessus une fille qui n’était pas prévue. Une fille attachante. Inattendue. Et qui n’a jamais vu la mer. Ils font donc la route à trois. Et tout doucement, entre désirs diffus et envies cachées, ils réalisent que d’être un trio n’empêche pas de s’aimer. Sans jalousie. Plaisirs partagés.
- © Océan Films
Notre avis : Si nous étions un tantinet taquin, ce qui n’est pas le cas bien entendu, nous dirions d’emblée que, des deux actualités de Patrice Leconte, à savoir une autobiographie et ce nouveau film, la première est de loin la plus passionnante. Dans cet ouvrage ironiquement intitulé J’arrête le cinéma (ses pourfendeurs diront que c’est déjà fait depuis belle lurette...), on retrouve effectivement toutes les qualités humaines du cinéaste, gentillesse, humour et modestie en tête. Une fois le livre terminé, on se rend compte à quel point on aime le bonhomme, mais aussi, malheureusement, à quel point ses derniers films ne lui ressemblaient pas du tout.
Il le reconnaît d’ailleurs lui-même, avec une honnêteté et une lucidité parfois proches de l’auto-flagellation dont il est coutumier. Son nouveau film est donc avant tout une tentative de faire table rase des médiocres grosses productions franchouillardes dans lesquelles Leconte avait égaré sa verve et son vitriol ainsi qu’une certaine innocence vis-à-vis de son métier. Un peu à l’image de Gus Van Sant au début des années 2000, toutes proportions gardées bien sûr, le cinéaste français a écrit une histoire toute simple, seul dans son coin, puis est parti avec trois acteurs et une équipe réduite sur la route pour tenter de retrouver une liberté qu’il n’avait sans doute plus connue depuis ses débuts. Et si, il faut bien le reconnaître, le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances, on ne peut que saluer cette initiative et cette prise de risques finalement assez rares dans un milieu où les egos empêchent souvent la remise en question.
- © Océan Films
En fait le paradoxe de cette œuvre de transition se résume à cela : ses défauts auraient dû être ses qualités et ses qualités auraient dû être ses défauts. Dans le premier cas, la légèreté et la naïveté que le cinéaste souhaitait transmettre sont en équilibre précaire et basculent parfois dans la vacuité et l’idiotie à l’image du personnage de Nicolas Giraud, un peu trop simplet pour être honnête. Inversement, alors que sur le papier on ne croyait pas un seul instant à Pauline Lefèvre à cause de ses très mauvaises prestations en tant que Miss météo de Canal +, elle est au contraire la seule satisfaction du film qui ne souffre d’aucun bémol. Elle a su se sortir des pièges d’un rôle peu évident en créant un personnage féminin à la fois évanescent et consistant. Rien que pour elle, et parce qu’il s’agit de l’un des films les plus personnels de son auteur, vous pouvez aller voir la mer, même si elle ne fait pas trop de vagues.
- © Océan Films
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roger w 23 mai 2011
Voir la mer - la critique
Leconte retrouve par instants la grâce et la magie du mari de la coiffeuse. Malheureusement, il n’évite pas certains clichés franchouillards et assaisonne son film de quelques traits d’humour bien lourds. Finalement, l’écriture à quatre mains lui convenait bien. Le scénario, ici, révèle trop souvent certaines facilités ou béances.