Viens chez moi, j’habite chez une copine - Patrice Leconte - critique

Critique : Prototype de la comédie sympa des années 80, avec un transfuge du Splendid - Michel Blanc -, un beau gosse super débonnaire - Bernard Giraudeau - d’autres acteurs issus du café-théâtre - Christine Dejoux, Anémone, Marie-Anne Chazel -, le film de Patrice Leconte est l’histoire d’un parasite qui, après avoir perdu son boulot de garagiste, s’incruste chez un pote et sa compagne, investissant même les lieux d’une manière un peu trop sûre, tandis que sa recherche d’emploi par téléphone peut facilement attendre un bain qui coule.
Blanc propose ici un nouvel avatar de Jean-Claude Dusse : collant, sans-gêne, hédoniste, en même temps pleutre et maladroit. Sauf qu’ici, il multiplie les conquêtes féminines qu’il présente tout de suite à ses amis dont la patience paraît invraisemblable. A partir de là, s’enchaînent des situations comiques prévisibles, où les ressorts sont à peu près les mêmes : le parasite embarrasse son entourage, voit jusqu’où il peut aller, provoque parfois des catastrophes, surtout à partir du moment où il est embauché comme déménageur pour aider son copain Daniel. Construit autour de son petit acteur moustachu, le film de Leconte néglige malheureusement les autres comédiens : Giraudeau est contraint de jouer le bon zigue toujours serviable qui s’oppose plutôt mollement à son ami calamiteux ; quant à Thérèse Liotard, elle fait tout simplement tapisserie. Mais il y a Anémone, formidable actrice qui joue une artiste de cirque : en quelques scènes, avec ses airs gauches et sa spontanéité candide, elle éclipse tous ceux qui l’entourent. Et l’on se dit que ce film, encore porté par un vent de liberté post-68, aurait dû lui accorder une place bien plus importante.