Le 3 février 2020
Le deuxième volet de Vie de maire demeure un témoignage précieux sur la vie des représentants locaux et les difficultés qu’ils rencontrent.
- Réalisateur : Pascal Carcanade
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 58mîn
- Date télé : 8 février 2020 21:55
- Chaîne : LCP/Public Sénat
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Résumé : 5 ans après le premier épisode, Pascal Carcanade, revient sur l’engagement d’élus locaux au moment où la fonction de Maire est en pleine évolution. Retour sur 6 quotidiens de maires partout en France. Le parti pris du réalisateur est de suivre des jeunes maires (entre 35 à 48 ans, représentant seulement 20% des élus), femmes et hommes à parité, exerçant en village ou en agglomération en France métropolitaine et dans les Dom-Tom.
Copyright Parker Wayne Philips et Public Sénat
Notre avis : En 2014, le réalisateur Pascal Carcanade a entrepris de suivre des élus locaux qui, déjà, subissaient les effets d’une politique de restrictions budgétaires et exprimaient un sentiment de dépossession, par rapport à des compétences transférées au profit des intercommunalités. Quelles que fussent les configurations géographiques, sociales, économiques, les propos des premiers édiles convergeaient dans l’expression de difficultés liées à leur fonction, tout en manifestant une foi inébranlable dans l’engagement au service des administrés. Six ans plus tard, alors que la crise des Gilets jaunes a ébranlé la notion même de représentativité et que le chef d’État a promis de redonner plus de pouvoirs aux premiers magistrats de la commune, le deuxième épisode de Vie de maire, toujours construit sur le mode du carnet de voyage, prend le pouls de la démocratie locale. Six élus témoignent de leur expérience, suivis par la caméra toujours attentive du réalisateur. De la Seine-et-Marne aux Pyrénées, en passant par l’île de la Réunion, c’est un panel de conjonctures toujours aussi diverses que le film donne à voir, tout en mettant en évidence quelques points de tension : on mentionnera en particulier le transfert accru des compétences aux métropoles, qui, pour certains maires, acte la mainmise de l’État et la disparition d’identités spécifiquement locales, ainsi que le lissage des taux d’imposition. En filigrane, c’est la dérive technocratique qui est pointée du doigt, forme d’un pouvoir jacobin qui prend, par exemple, les atours d’injonctions préfectorales, sans dialogue, dès lors qu’il s’agit d’effectuer des travaux dans une salle de spectacle, comme le raconte Sandrine Vincent, maire de la petite commune de Chevaigné, près de Rennes.
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D’autres situations, parfois plus médiatiques, comme la réintroduction de deux ourses slovènes dans les Pyrénées béarnaises, suscitent l’incompréhension et la colère des élus locaux, qui évoquent une atteinte à l’élevage local, au mépris des bergers dont l’avis n’a pas été écouté. Ailleurs, des directives enjoignant les maires à soutenir une urbanisation effrénée engendrent des effets très concrets comme l’insécurité à la sortie d’une école, ce qui contraint à des aménagements au niveau de la voirie, dont les frais sont là encore soumis à l’accord des collectivités territoriales.
Bref, on a l’impression que nos premiers édiles, enfermés dans une sorte de quadrature du cercle, ont bien du mérite à avaler toutes ces couleuvres, encaissant les récriminations des citoyens, prenant les coups à la place de l’État qui laisse se déliter l’ensemble des services publics, se désengage financièrement, offrant un boulevard à des projets financés par des acteurs du secteur privé, mettant en péril des droits fondamentaux comme la sécurité. En dépit des politiques de décentralisation, c’est finalement une vieille antienne propre à l’histoire de notre pays, où l’indivisibilité du pouvoir apparaît comme un reste de fonctionnement monarchique. Les hommes et les femmes qui, à leur niveau, sont les poumons de la démocratie, méritent assurément bien plus de considération. Vie de maire donne à leurs doléances une légitimité incontestable.
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Le documentaire sera diffusé à partir du 8 février sur Public Sénat.
Une avant-première est organisée le mardi 4 février à 19h45, au Cinéma du Panthéon, à Paris.
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