Versipelle . T2 . Été – La chronique BD

Cette nouvelle plongée dans l’ère viking nous offre une dernière ligne droite ponctuée de quelques jolies surprises. Le magnifique graphisme de Anne-Christine Ott est toujours au rendez-vous, et aux rigueurs de l’hiver et de ses grandes nappes blanches et sombres, s’oppose l’explosion des verts d’un magnifique été. Il vous faudra relire le premier tome – si vous n’avez pas une excellente mémoire -, car cela fait deux ans qu’il est paru, pour vous remettre dans le bain. En effet, pas de petit résumé d’introduction sur la page précédant le début du récit.
Relecture intéressante et quasi nécessaire ne fut-ce que pour se rappeler les noms et les motivations des intervenants de cette quête.
Mais une fois cette immersion accomplie, vous découvrirez que la traque haletante ralentit avec la chaleur. Ou peut-être parce que le temps du printemps a laissé à chacun le temps de réfléchir...

C’est là où le scénario d’Isabelle Bauthian ouvre la porte à la vie plutôt qu’à la mort, où le devoir cède parfois devant les envies et les rêves, où le poids des conventions, dans ce monde ancien et pourtant bien structuré, s’efface devant les désirs.
L’homme et le non-humain ne semblent pas destinés à faire bon mélange, pas plus pour Sigurd que pour le Draugr. Chacun réalise où est finalement sa place. Le fantastique règne toujours, au travers des personnages mais aussi par le cœur de cette culture viking et ces rites.

Cette histoire, à la fois quête de vengeance mais aussi d’identité, prend tout son sens avec l’apogée de ce tome. Pas de grande scène d’action, mais simplement des gens qui font ce qu’ils ont à faire, sans en forcément tirer de plaisir. Entre la louve et Sigurd, Randi va elle aussi s’affirmer et devenir plus intéressante que dans le premier tome.

Une belle conclusion pour ce diptyque étrange où le fantastique se mêle au quotidien...