Venise 2013, quatrième jour : la résurrection de Nicolas Cage

Nicolas Cage (à droite), dans Rusty James, de F. F. Coppola

Venise, vendredi 30 août 2013. Il est 19h30. Joe est présenté au public. A la fin de la séance, les spectateurs émus se lèvent, des larmes dévalant leurs joues. Ils posent tous une main sur le cœur, et observent, un sourire nostalgique fendant leurs lèvres, une minute de silence. Pas une seule once de tristesse ne se lit sur leurs visages, mais bien au contraire une joie palpable dessine leurs traits. Sous leurs yeux émus, et humides, se dresse là, devant eux, un acteur digne de ce nom, venant tout juste de renaître de ses cendres. La carrière de cet homme traverse tous les esprits. Il a travaillé avec de grands noms : les frères Coen, David Lynch, Brian de Palma, et même avec son oncle, Francis Ford Coppola, dans l’incroyable Rusty James. Mais depuis quelques années, Nicolas Cage gisait six pieds sous terre, cinématographiquement parlant. Prédictions. Hell driver. Le pacte. Effraction. L’apprenti sorcier. Le dernier des templiers. A croire qu’il est imaginable de pouvoir se complaire dans les immondices de l’usine hollywoodienne. Il faudra attendre la main toute puissante de David Gordon Green, et le tournage de son film, Joe, pour sortir notre Nicolas Cage (de sang « Coppola, ne l’oublions pas) de cet infâme bourbier. L’acteur aurait donc fait vibrer la cité des Doges. Les premiers échos sont unanimes sur sa prestation : Nicolas Cage nous offre pour la première fois depuis très longtemps du vrai cinéma. Et à en croire Twitter, le film aurait en plus de cela bouleversé les festivaliers.
Toutefois, c’est aussi le métrage de Philip Gröning, Die Frau des Polizisten, qui aurait frappé les spectateurs vénitiens hier, et qui semblerait être un choc inattendu dans la compétition. Audacieux et dérangeant, il serait le premier film polémique de cette 70ème édition de la Mostra de Venise.

Nicolas Cage, dans Joe
Pour ce qui est d’aujourd’hui, on attend bien entendu le nouvel opus de Stephen Frears, Philomena, mettant en scène Steve Coogan et Judi Dench, et annoncé comme un drame empreint d’humour et d’émotions. Bande annonce, dans sa version originale :

Passé à la réalisation, c’est aussi le nouveau film de James Franco (qui semble se faire machine), Child of God, que les festivaliers peuvent découvrir aujourd’hui. Après As I lay dying, qui n’a semble-t-il pas du tout convaincu les Cannois en mai dernier, Franco est attendu au tournant. Pas sûr que l’histoire d’un criminel nécrophile (après la gérontophilie signée Bruce LaBruce, on a logiquement le droit à la nécrophilie), même si elle est adaptée d’un roman de Cormac McCarthy, ne séduise totalement les spectateurs et spectatrices. Franco à la réalisation laisse froid dans le dos, et prend le risque de contrarier la presse...

Mais la grosse attente du jour reste avant tout la poésie (enfin de belles images) du réalisateur japonais Hayao Miyazaki, qui présente à la presse The wind rises, son nouveau film d’animation. Les oeuvres issues des Studios Ghibli, sont toujours très attendues par les fans du monde entier. Verdict demain.