Urban, T2 - Ceux qui vont mourir - La critique

Je ne vais pas te mentir, Roberto Ricci est un ami, qui en plus d’être charmant, est talentueux. Jugez vous même.

Aussi vais je donc te parler d’Urban. Futuropolis nous dit que :

"Dans un futur pas si lointain, Monplaisir est le plus grand parc d’attraction de la galaxie, ainsi que la ville de tous les vices ! Un monde où l’humanité exploitée peut profiter, deux semaines par an, de multiples plaisirs sans aucune limite. Les résidents y croisent aussi bien les visiteurs en mal de divertissement, que des malfrats en tous genres. Pourtant, la cité est extrêmement contrôlée : système d’intelligence artificielle, nommée A.L.I.C.E., robots nettoyeurs, caméras vidéo de surveillance avec retransmission sur écrans géants... À cela s’ajoute la brigade des Urban Interceptors, qui combat les criminels et autres meurtriers. Zachary Buzz a quitté sa campagne et ferme natales, pour intégrer cette brigade d’élite, extrêmement convoitée. Alors qu’il aurait dû affronter lors de son premier combat « télévisé » le redoutable Antiochus Ebrahimi, tueur à gages, c’est son collègue Isham qui meurt, en direct, sous les yeux de la population avide de grand spectacle et d’un petit garçon, fasciné par les Urban Interceptors… Zachary Buzz se lance sur les traces d’Ebrahimi. Une traque sanglante dans les rues de Monplaisir, où le cynisme côtoie la cruauté, et où les plus vils aspects de l’être humain deviennent la norme. Et comme on est dans la capitale du plaisir, où tout est prétexte à jouer et se divertir, les paris sont lancés !"

Mais Urban, ce n’est pas seulement une bd, c’est une fresque. C’est chatoyant, ondoyant. Une mythologie du futur.

Brunschwig et Ricci nous balance que nous ignorons tous de quoi notre avenir sera fait : ainsi nous possédons un socle commun d’imaginaire où chacun d’entre nous, selon eux, est libre de se projeter, et de rêver.

Et c’est ce qui fait la force de cet album, outre son thème, c’est la finesse et la justesse des analyses de Luc Brunschwig, grâce auxquelles il a recréé un monde crédible et riche, sur fond de mythologie et de science-fiction.

Urban est une série majeure de la bande dessinée. Les dessins de Roberto Ricci qui, bien souvent se révèlent dans leurs détails, sont à la fois poétiques, drôles, noirs.

Plus globalement, c’est notre rapport à l’image, aux médias et à la télévision (toujours les écrans) qu’interrogent les auteurs en utilisant l’utopie d’Orwel. Alors comment ne pas s’inquiéter de la puissance manipulatrice de ce bombardement d’informations qui fait notre quotidien, serions nous inconscients, consentants ? Sommes-nous tous des Big Brothers ?