Le 27 septembre 2024
- Scénariste : Takahama, Kan>
- Dessinateur : Kan Takahama
- Genre : Drame, Romance
- Editeur : Rue de Sèvres
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 28 août 2024
Une histoire de deuil et d’amour d’une femme française dans un Kyoto fantasmé.
Résumé : Rose se rend au Japon pour la première fois de sa vie pour entendre le testament de son père, un riche marchand d’art japonais, Haru Ueno. Ce dernier n’a jamais rencontré sa fille, dont la mère a accouché en France. Cette absence paternelle a laissé une profonde cicatrice chez Rose, qui éprouve de la rancoeur pour cet homme qu’elle n’a pas connu. À Kyoto, elle est accueillie par Paul, l’assistant belge de son père, qui lui fait visiter les nombreux temples de la ville selon les dernières volontés d’Haru Ueno. Ce programme de visites suscite en premier lieu la réticence de Rose, qui peine à en comprendre le sens. À travers Paul, celle-ci apprend progressivement à mieux connaître son père. Portées par l’ambiance des temples zen, la jeune femme nourrit dès lors des émotions contrastés dès lors qu’elle en apprend davantage sur ses origines.
Critique : Adaptation du roman éponyme de Michel Barbery, Une rose seule tisse un trait entre le Japon et l’Occident à travers Rose, qui découvre une culture japonaise fantasmée : il est ici surtout question de jardins zen – Rose est d’ailleurs herboriste, d’où le jeu de mot dans le titre –, d’art et de gastronomie japonaise. Et qui de mieux pour dresser ce pont que Kan Takahama, une autrice japonaise qui s’est déjà fait connaître pour ses collaborations avec Frédéric Boilet (auteur français et grand adepte de culture japonaise) avec qui elle a réalisé Mariko Palace et son adaptation de L’amant de Marguerite Duras ? Le style de Kan Takahama est d’ailleurs à la frontière entre les cultures graphiques des deux espaces : la mise en couleurs et la représentation des personnages s’inscrit dans la tradition occidentale, quand la lenteur, les paysages états d’âme et le rôle narratif des émotions de Rose dans le récit puisent dans une certaine tradition nippone du récit.
© Kan Takahama / Rue de Sèvres
En effet, Rose apparaît dès les premières pages comme une femme blessée : elle se rend à Kyoto à la demande du notaire de son père, qui doit lui lire le testament et lui confier son (riche) héritage, mais n’a aucune attache avec le Japon et cet homme absent. Cette jeune femme de 40 ans travers sa vie comme une ombre, et souffre d’une certaine mélancolie. Elle n’en a pas moins du caractère, en témoigne l’accueil pour le moins réservé qu’elle offre à Paul. Pourquoi en serait-il autrement ? Que gagnerait-elle à comprendre ce père après la mort de celui-ci ? Mais au fil des pages, d’autres émotions traversent Rose, qui s’attache finalement à cet assistant qui n’est pas aussi lisse qu’il en a l’air.
Les amateurs de culture japonaise s’arrêteront sans doute avec plaisir sur cette représentation de Kyoto, avec ses jardins zen et ses restaurants. Le récit met en évidence le rapport du Japon à la beauté et à la mise en scène poétique de la nature – et, en définitive, au vivant. Ces espaces réveillent les émotions de Rose, s’avère de plus en plus sensible à cette poésie. Finalement, c’est à l’autre bout du monde que Rose apprendra vraiment à devenir elle-même.
Récit lent qui rend hommage à un pan de la culture nippone, Une rose seule est une jolie histoire qui met en scène le mélange des sentiments et le pouvoir émotionnel de l’art sur nos existences.
216 pages – 22 €
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Galerie photos
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