Les deux manières d’aimer
Le 15 avril 2014
Un film d’époque en costumes gauche mais charmant.
- Réalisateur : Patrice Leconte
- Acteurs : Alan Rickman, Rebecca Hall, Richard Madden, Jean-Louis Sbille
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Français, Belge
- Durée : 1h38mn
- Titre original : A promise
- Date de sortie : 16 avril 2014
Un film d’époque en costumes gauche mais charmant.
L’argument : Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler. L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences. Brusquement, le patron décide d’envoyer son protégé au Mexique, afin d’y superviser l’exploitation de mines de fer. L’annonce de ce départ provoque chez l’épouse une réaction désespérée. Le jeune homme réalise qu’il est aimé d’elle, lui aussi, en secret. Mais la présence du mari malade interdit à leur amour de s’accomplir ici et maintenant. L’épouse fait une promesse : au retour du jeune homme, dans deux ans, elle sera à lui.
Notre avis : D’aucun croient qu’une promesse est une dette. Le film de Patrice Leconte s’acquitte de la sienne avec humilité, en nous invitant dans une valse des convenances où les faveurs d’oeillades enfiévrées s’extorquent du bout des lèvres. Secouant les draps blancs où se terraient les fantômes d’autrefois, le cinéaste français dépoussière le genre trop usité des histoires d’amour à la Jane Austen.
© Mars Distribution
Librement inspiré d’une nouvelle de Stefan Zweig intitulée « Le voyage dans le passé » parue en 1929, Une promesse a le goût de nostalgie. Les récits douloureux d’amants séparés par le monde, le temps, le protocole ont toujours exercé une fascination doloriste sur les âmes rêveuses. Les ardeurs contrariées demeurent à jamais les plus belles et les passions insensées expirent dans la violence.
Passé la surprise première d’entendre les protagonistes, supposés allemands, s’exprimer dans un anglais britannique des plus solennels, il est aisé de s’en laisser conter par cette histoire d’amour meurtri. Rebecca Hall et Richard Madden -plus connu pour son interprétation de Robb, l’aîné des Stark dans Game of thrones- expriment ici à l’écran la gaucherie timide des premiers émois. La galante élégance dont il font état l’un et l’autre rend justice à leurs rôles autant qu’à leurs jeux respectifs. Alan Rickman, inimitable figure patriarcale et comédien virtuose de ce registre, ne retrouve dans Une promesse son personnage de Raisons et sentiments que pour mieux perdre sa Marianne de nouveau.
© Mars Distribution
L’attrait d’Une promesse ne réside certes pas au sein de sa trame narrative -quoi de plus classique qu’un triangle amoureux ?- mais dans la douceur de ses tableaux. Les cadrages timides, le montage hésitant, les séquences maladroites couronnent le film de Patrice Leconte d’un charme dont il aurait été exempt sous la coupe d’un cinéaste plus rigide. Si l’issue du long-métrage cesse dès la première partie d’avoir de l’importance, on ne peut s’empêcher d’être troublé par cette représentation chaste de l’amour fou qu’éprouvèrent probablement un jour deux inconnus analogues...
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francine 7 mai 2014
Une promesse - la critique du film
Je ne regrette qu’une chose:la belle sonate de Beethoven ,interprétée magistralement,j’aimerais savoir quel pianiste l’a jouée et acquérir le disque.Nulle mention dans tout ce qui est livré au sujet du film.C’est DESOLANT !