La nausée
Le 7 septembre 2010
Portrait sensible d’une génération en quête d’elle-même.
- Réalisateur : Xiaolu Guo
- Acteurs : Huang Lu, Wei Yibo, Geoffrey Hutchings, Chris Ryman
- Genre : Drame
- Nationalité : Britannique, Chinois
- Date de sortie : 8 septembre 2010
– Durée : 1h38min
– Titre original : She a chinese
Portrait sensible d’une génération en quête d’elle-même.
L’argument : L’histoire de Mei, une jeune femme chinoise qui quitte sa vie monotone au village pour découvrir la fièvre de la grande ville la plus proche, Chongqing. Cependant, sa nouvelle vie ne ressemble pas vraiment à ce qu’elle attendait...
Notre avis : She a chinese, le titre original du second long-métrage de Xiaolu Guo rappelle indubitablement celui de Jean Rouch, Moi, un noir. Dans ce film, l’ethnologue documentariste usait de sa caméra comme d’un transmetteur entre le spectateur curieux et les populations ivoiriennes qu’il filmait. Pas de commentaire explicatif, « simplement » des images témoignant de la vie de ces hommes et femmes. Du cinéma-vérité. Alors que le documentaire de Rouch induisait un discours à la première personne avec « Moi », la fiction de Xiaolu Guo implique, avec « She » (« Elle »), que la cinéaste parle du et pour le personnage qu’elle met en scène. Insaisissable, son héroïne est toujours en mouvement. L’image tremble comme pour mieux marquer l’instabilité de cette femme en fuite.
Que cherche à éviter ou à atteindre ce personnage ? La question se pose tout au long du métrage. Ses origines importent peu ; elle est de partout, se nourrissant des cultures et des personnes qu’elle croise, fréquente, aime. Ses amours sont multiples et constituent ses points de chute en Chine et en Angleterre. Elle vit les moments qui se présentent à elle ; ses rêves, ses désirs, son idéal de vie ne peuvent être que des abstractions dans son existence marquée par l’instantané. Se détachant de tout ce qui pourrait la rattacher un tant soit peu à son pays, elle s’affirme en tant que femme, cherchant sa place et son identité auprès des personnalités qu’elle côtoie. Le portrait que nous dresse Xiaolu Guo n’est pas celui d’« une chinoise », mais celui d’une femme, d’une jeunesse, de Chine et d’ailleurs qui se cherche et se construit. Une histoire d’évasion et d’espoirs ; peut-être vains ou naïfs mais portés par la grâce et l’impétuosité de ceux qui les vivent.
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Jujulcactus 11 septembre 2010
Une chinoise - La critique
Je me méfies toujours un peu du cinéma chinois bien qu’il me tente comme pour ce « Une Chinoise », mise en scène quasi-inexistante proche du documentaire, politiquement très orienté : propagande ou révolte, et souffrant souvent de gros problèmes de rythme notamment à cause d’un script réduit au minimum, on peut s’attendre à du contemplatif pur et dur... C’est aussi pour ça que j’avais une petite appréhension, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, et j’avais tord ! Certes le choix de découper son oeuvre, en 13 volets il me semble, est un peu perturbant au départ mais c’est justement ces ellypses qui donnent du charme aux non-dits. Pas très bavard, le film arrive pourtant à toucher de nombreux sujets (choc des cultures, immigration, amour, indépendance, société....) à travers ce portrait d’une jeune femme perdue qui se cherche, voyage, change de métier, d’homme ... Mais qui ne fait que se perdre davantage... Edifiant par la douce cruauté qui s’installe, et par la personnalité toute en reserve de cette chinoise meurtrie, qui rêve et s’accroche à tout ce qui lui sourit un peu, mais qui délaisse aussitôt ses relations souvent contruites sur des situations malsaines ... Xiaolu Guo signe là un film saisissant, jamais plombé par la charge de son sujet quelque peu pessimiste, elle trouve le ton juste et humain à l’instar de sa merveilleuse actrice principale Lu Huang. Avec une image bien léchée, une BO oscillant entre petites mélodies au piano et punk chinois et cet aspect road-movie dans son sens propre, le film se démarque nettement des autres productions de l’empire du milieu. Un essai à la fois dur et touchant, qui vous transporte l’espace d’une heure et demie dans une quête d’identité prenante. Alors vous aussi n’hésitez pas à aller voir ce film, bien que la distribution soit très très limitée, si vous en avez l’occasion de le découvrir .. C’est une petite perle !
Clémentine Fullias 5 octobre 2010
Une chinoise - La critique
Plutôt que le portrait de toute une génération, Une Chinoise s’attache au destin particulier dicté par les hommes qui jalonnent sa route, d’une jeune campagnarde étrangère à son propre pays, que ses pérégrinations, souvent poignantes, parfois rocambolesques, mèneront jusqu’à Londres.