Le 14 février 2007

Du talent à revendre dans un film bouleversant. Dahan et Cotillard redéfinissent la qualité française.
Du talent à revendre dans un film bouleversant. Dahan et Cotillard redéfinissent la qualité française.
Le 13 avril 1983 Claude Lelouch connaissait l’un des échecs les plus cinglants de sa carrière avec Edith et Marcel, un hommage luxueux à l’idylle passionnée que vécurent Piaf et Cerdan.
Vingt-quatre ans plus tard, Lelouch n’est plus que l’ombre de lui-même mais Piaf, elle, renaît de ses cendres au cinéma grâce à La Môme, le magnifique biopic d’Olivier Dahan avec Marion Cotillard. Une surprise totale acclamée par tous. Une œuvre démesurée qui semblait pourtant vouée à l’indifférence générale dans le meilleur des cas et aux railleries des plus aigris dans la pire des situations. Trop ringarde la Piaf ? Trop bobo le Dahan ? Trop Taxi la Cotillard ? Triple non ! Les critiques françaises sont euphoriques. Le public des avant-premières bouleversé. Et même Berlin leur ont fait une standing ovation. Une belle revanche pour les mal-aimés, le cinéaste, souvent conspué par l’intelligentsia parisienne, et Marion Cotillard qui après avoir servi de pot de fleur dans deux productions américaines et après avoir investi ses talents dans des productions méritantes passées inaperçues comme Les jolies choses ou Ma vie en l’air accède enfin au statut de gloire nationale. Non pas pour un numéro de sex appeal dans une comédie populaire, mais pour sa prestation, sa performance, son infini talent.
Les incompris Dahan et Cotillard peuvent donc exulter, ils viennent de redéfinir les qualités d’un cinéma français digne d’ambitionner de nouveau les sommets des marchés étrangers, car une telle histoire, un tel personnage, une telle passion, cela ignore les frontières.
Et les vrombissements d’un Taxi 4, saga de laquelle la môme Cotillard a su s’émanciper, peuvent bien faire le plein d’entrées. Le vrai triomphe cette semaine ne sera pas forcément celui qui fera le plus d’entrées. Quoique...