Où est la machine à café ?
Le 31 mai 2013
Remarquablement mis en scène et interprété, ce faux psychodrame familial assume une apparence de classicisme mais s’ingénie à déjouer élégamment les attentes et captive de bout en bout.
- Réalisateur : Hans-Christian Schmid
- Acteurs : Lars Eidinger, Corinna Harfouch, Sebastian Zimmler, Ernst Stötzner, Picco von Groote, Birge Schade
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Jour2fête
- Durée : 1h28mn ou 1h25mn (DVD)
- Titre original : Was bleibt
- Date de sortie : 30 janvier 2013
- Plus d'informations : http://www.jour2fete.com/index.php/...
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– Sortie DVD : 4 juin 2013
– Tournage du 15 juin au 03 août 2011 à Recklinghausen et environs.
– Sortie en salles en Allemagne : 06 septembre 2012
– Entrées Allemagne en décembre 2012 : 100.816 (source FFA)
Remarquablement mis en scène et interprété, ce faux psychodrame familial assume une apparence de classicisme mais s’ingénie à déjouer élégamment les attentes et captive de bout en bout.
L’argument : Marko, la trentaine, écrivain, vit à Berlin et ne rend que
rarement visite à sa famille installée dans les environs de
Bonn. Venu passer un week-end chez eux avec son fils,
il retrouve Günter, son père éditeur, Jakob, son jeune
frère dentiste resté auprès de ses parents, et Gitte, sa
mère psychologiquement fragile depuis des années qui, à la surprise de tous, annonce sa décision d’arrêter
son traitement thérapeutique.
Cette annonce va bouleverser l’équilibre familial…
Notre avis : Rien de bien original à priori dans cette histoire de réunion familiale à l’occasion de laquelle se révèlent les failles d’un équilibre dont la solidité n’était qu’apparente et qui se défait brusquement dans le cauchemar climatisé d’un confort bourgeois sans chaleur miné par un malaise sournois, ni dans ces personnages assignés à des rôles convenus (la mère dépressive, les fils trentenaires à la fois restés enfants et investis d’une responsabilité qu’ils peinent à assumer).
- Was bleibt / Un week-end en famille - Hans-Christian Schmid 2011
Subtilement dédramatisé, déjouant soigneusement l’engrenage du psychodrame en recourant notamment à des touches d’humour discret (la machine à café interdite sortie de sa cachette sans un mot par le frère cadet après la disparition de la mère), osant même une périlleuse séquence chantée (sur l’air de tu te laisses aller / Du lässt dich gehen) le film de Hans-Christian Schmid (réalisation) et Bernd Lange (scénario), huis-clos à l’atmosphère tendue mais aéré et comme brûlé au soleil estival, s’affranchit pourtant sans trop de peine de ses dehors modestes de (télé)film psychologique (à la musique un peu passe-partout), sonne juste et parvient à captiver de bout en bout.
- Was bleibt / Un week-end en famille - Hans-Christian Schmid 2011
On y apprécie une interprétation de tout premier ordre, très tenue, une remarquable finesse d’écriture qui sait doser avec brio les excès du théâtre familial (avec ses répliques qui tuent : Genauso stehst du da !) et le non-dit, une gestion habile des trous narratifs (l’aveu du père dévoilé après-coup), une mise en scène discrète, au classicisme assumé, mais d’une admirable précision qui sait faire vibrer les faux temps morts et utilise judicieusement des objets (trop) signifiants (la 4L), un virage audacieux vers l’onirisme dans une forêt de conte et une coda hivernale à la douceur proprement glaçante qui a l’audace de ne rien conclure.
- Was bleibt / Un week-end en famille - Hans-Christian Schmid 2011
Bref, ce Was bleibt (Ce qui reste, titre sans doute plus approprié que le trop anecdotique Un week-end en famille) confirme que Hans-Christian Schmid, plus discret et moins radical dans ses partis pris formels que ses jeunes confrères de l’école de Berlin, reste un des cinéastes allemands qu’on aurait tort de négliger.
Le DVD
Une édition DVD simple mais de très bonne tenue disponible le 4 juin 2013
- Was bleibt / Un week-end en famille - Hans-Christian Schmid 2011
Les suppléments
L’emballage est élégant mais en guise de compléments de programme, il faudra se contenter d’une bande annonce et d’un livret de huit pages contenant une brève interview avec le réalisateur et son scénariste Bernd Lange.
Image
Rien à reprocher à l’excellent report qui rend parfaitement justice à la photo légèrement (et volontairement) surexposée de Bogumil Godfrejow.
Son
Un son stéréo 2.0 bien équilibré qui réussit parfaitement à installer le sentiment de confort feutré d’un univers protégé mais fragile sans trop privilégier la musique assez passe-partout de The Notwist.
Galerie Photos
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