Un rêve de Renard – La chronique BD

Le récit démarre par une assemblée de Renards, mais pas de renards gambadant dans les prairies à la recherche de poules, il s’agit bien d’esprits renards se retrouvant dans les cieux pour faire le point. Humour et fantastique comblent le lecteur dès le début de l’histoire. Après ce prologue léger et fantastique, on descend sur notre bonne vieille terre dans un petit village où le principal absent sera le protagoniste de l’histoire, le jeune Hannu et son chien Ville. En effet, suite aux bourdes d’un jeune esprit renard, le village disparaît dans une faille spatio-temporelle et ses habitants finissent entre la vie et la mort. Seul Hannu et Ville peuvent agir pour les sauver.

S’ensuit une quête en plusieurs parties, où il faut aider différents groupes de villageois à accomplir une tâche pour les libérer du monde des rêves et les ramener sur terre. Mais ces épreuves vont se corser. En effet, le Renard gaffeur ne veut pas se faire prendre et faisant peu de cas de la vie humaine, le temps pressant, il s’apprête à sacrifier Hannu et Ville. Le jeune esprit inconséquent n’a que faire de supprimer tout le monde si cela évite que ses parents ne repèrent sa grosse bourde !

Un récit agréable à lire, la seule ombre au tableau sur ces six cent pages, c’est peut-être, à notre avis, le côté répétitif des chapitres, la quête suit le même schéma : trouver le responsable du groupe, comprendre ce dont il a besoin, l’aider, lui passer au cou une amulette magique, repartir vers un autre groupe. L’histoire crée un ventre mou car sur les huit chapitres, les trois quarts sont bien consacrés à ce jeu de l’épreuve. Bien sûr, il y a des variations et les épreuves sont différentes, mais le suspense ne prend pas, on ne craint pas vraiment que Hannu échoue.

Ce qui permet de tenir, c’est le caractère des deux héros, le Chien généreux qui arrive à parler dans ce monde étrange, courageux mais dominé par ses instincts animaux et le jeune humain limite sociopathe qui n’a que faire des gens et surtout qui ne veut pas se confronter à eux.
Un beau duo qui fonctionne très bien.

Minna Sundberg / Akileos

Le graphisme fait partie intégrante de ce magnifique voyage. Les personnages semi-réalistes nous entraînent dans cette quête, où se côtoient animaux fantastiques, esprits de la nature, divinité, épreuves, tout se recoupe et les inspirations nombreuses sont expliquées dans les pages de bonus en fin de récit. Ces mêmes bonus vous offrent aussi des dessins à différentes étapes intermédiaires de la BD.
Le talent de Minna Sundberg ressort de chaque page et les couleurs douces, type aquarelles parfois, se mêlent dans des compositions de planches dynamiques permettant à l’histoire d’avancer.

Un rêve de Renard, histoire complète en six cent pages, est une belle proposition de voyage. Certaines imperfections au niveau du scénario mais un plaisir graphique à ne pas bouder, et surtout,un duo de personnages attachants perdus dans un univers onirique vous emporteront sur le chemin des oiseaux.