Un nom pour un autre - la critique

À travers l’histoire d’une famille indienne émigrée aux Etats-Unis, le regard tendre et pudique de Mira Nair sur la double culture, dans un récit malheureusement trop convenu.

L’argument : Peu de temps après leur mariage arrangé, Ashoke et Ashima quittent Calcutta pour New York. Étrangers l’un à l’autre comme à ce nouveau pays, ils s’efforcent de s’adapter. Ashima donne bientôt naissance à un fils qu’Ashoke baptise du nom du célèbre auteur russe, Gogol.
Jeune Américain de la première génération, Gogol doit se forger sa propre identité entre ses racines bengalies et sa nationalité américaine.

Notre avis : L’Amérique et ses immigrés. Si la première partie du XXe siècle est marquée par l’afflux d’Européens vers le Nouveau Monde, la seconde l’est par l’arrivée d’Asiatiques, parmi lesquels des Indiens. En adaptant le roman éponyme de Jhumpa Lahiri, Mira Nair aborde un sujet qui lui tient à cœur, et cela se sent. Portant un regard tendre et pudique sur le couple de parents déracinés comme sur ses enfants plus à l’aise mais rattrapés par leurs origines, la réalisatrice signe une œuvre parfois émouvante, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.
En effet, malgré la sympathie que nous inspire le propos, notre adhésion n’est pas totale. La faute à la sagesse d’une réalisation illustrative qui n’évite pas les lourdeurs et manque de rythme comme de fluidité. Le récit emprunte des voies trop attendues, et traitées avec superficialité (les relations de Gogol avec les femmes par exemple). Gagné par une certaine léthargie, le spectateur se raccroche alors à l’interprétation, dominée par Tabu, d’une grande sensibilité dans le rôle de la mère.