Le 8 octobre 2018
- Scénariste : Théo GROSJEAN>
- Dessinateur : Théo GROSJEAN
- Collection : Shampooing
- Genre : Aventure, Fantasy , Humour
- Editeur : Delcourt
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 29 août 2018
Aventure rocambolesque et parabole burlesque.
Résumé : Oscar est un Orc qui se lave, s’habille et s’instruit. Lors d’une balade en forêt, il rencontre des éclaireurs d’une horde d’orcs sauvages, qui se dirigent vers son village pour le piller et le massacrer. Perdu, il n’a pas le choix que d’épouser le sort des réfugiés, dans un voyage qui s’annonce chargé en rencontres et mésaventures.
Les Orcs sont à la mode. Cette race créée par Tolkien, héritage de légendes celtiques et scandinaves, a été populaire avec l’avènement des jeux de rôle, puis vidéos, notamment les séries Warcraft, Elder Scrolls ou Heroes of Might and Magic pour certains connaisseurs. Chaque fois, c’est une race brutale qui est représentée, barbare étant l’adjectif qui convient le mieux, mais avec un côté attachant, et le sauvage est bien souvent du côté de la nature et des opprimés, et non de l’oppresseur soit disant civilisé. Théo Grosjean prend directement le contre-pied de ce postulat en installant une civilisation orque plutôt sociable, voire moderne, rattrapée de plein fouet par une vague primitive et violente. La guerre entraînant l’exil, les héros devront s’enfuir au royaume des Gobelins, un pays frontalier où l’hospitalité n’est pas une règle, et en aucun cas un trait de caractère. Jolie parabole du statut de réfugié, où la délation, la répression et la bêtise donnent un côté sardonique bienvenu dans la société actuelle, Un gentil Orc sauvage joue sur le côté naïf de son héros et sur des péripéties saugrenues et souvent horribles (sorte de Candide version fantasy que Voltaire n’aurait pas renié), plus que sur un scénario qui semble aller sans logique. On serait tenté d’y voir un joli mélange de la série Donjon (plutôt Parade), d’un bout de Princesse Mononoké, sans oublier Adventure Time, ne serait-ce que pour le chien bon à tout faire. Un joyeux bordel qui colle bien à une histoire d’orc.
© Delcourt
Toutes ces petites influences se retrouvent bizarrement dans le dessin, très Trondheim, mais pas loin non plus de la série de Pendleton Ward. Mention particulière pour les décors, fortins, déserts, campements et jungles fourmillent de mille détails, et la faune possède une recherche poussée pour la capacité à broyer et empoisonner, dans la pure tradition des D&D. On notera également la belle inversion des rôles, avec une princesse baraquée et bourrine, et un héros habillée en fille et prudent, de quoi ajouter au piquant et à l’original des planches déjà bien fournies.
© Delcourt
Conte amusant, avec un message loin d’être implicite, avec un coup de crayon loin d’être simpliste, Un gentil Orc sauvage possède un arsenal drôle et intelligent pour séduire les amateurs de fantasy et d’humour décalés, et plus encore.
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.