Un enfant disparaît - Urs Egger - critique

Critique : Lorsque le téléfilm commence, privilégiant des tonalités froides, le drame est déjà advenu : Mirco a disparu, sa famille le cherche. Un VTT vert clair est d’abord repéré, puis il s’évapore mystérieusement... avant de réapparaître, sans empreintes à exploiter. La police mène son enquête, le rigorisme prosélyte des parents commence à interroger, le compteur des jours consacrés aux investigations s’égrène lentement et les indices s’accumulent, tandis que la lenteur globale du téléfilm parvient à créer une tension plutôt intéressante. La sobriété de la mise en scène s’incarne dans une forme de concision : la retenue du policier et l’attitude pondérée de son binôme féminin constituent un atout de l’histoire. Globalement, rien ne vient interférer dans l’intérêt que le spectateur accorde à la progression des recherches, même si le hiératisme des enquêteurs contraste avec l’empressement des médias, voraces et impudiques, qui harcèlent une famille éplorée. Une scène leur est consacrée, peu utile à l’ensemble.
Longtemps, l’incertitude demeure. Toutefois, progressivement, le scénario du drame se dessine, les vêtements de l’enfant bientôt retrouvés déterminent un itinéraire et un profil d’agresseur. Un temps, on croit que le téléfilm opère sa mue vers une sorte de thriller psychologique et intimiste. Mais non. L’étau se resserre autour d’un homme à "la petite vie bien rangée", après quasiment cinq mois de recherches intensives. Il se trouve qu’un des policiers le connaît très bien...
Si la réalisation demeure trop classique, on appréciera toute l’attention qu’Urs Egger consacre aux éléments purement factuels de cette horrible affaire.