Un ami parfait - La critique

Un bon scénario ruiné par une réalisation sans relief. Résultat : un thriller politique pas du tout convaincant.

L’argument : Julien Rossi se réveille à l’hôpital sans pouvoir se souvenir de ce qui lui est arrivé. Ses amis et son médecin lui apprennent qu’il a été victime d’un accident qui l’a rendu en partie amnésique. Dès lors, le journaliste d’investigation n’a de cesse de recouvrer la mémoire (perdue) des deux derniers mois de sa vie. D’autant plus qu’il ne comprend pas l’attitude d’Anne, celle qu’il croit être sa petite amie.

Notre avis : Le problème d’Un ami parfait, c’est qu’il manque tout simplement de punch. Et c’est bien dommage, surtout pour un thriller qui a érigé au rang d’acteur un portable. Le scénario réunissait pourtant quelques-uns des ingrédients qui auraient pu en faire un bon film, voire un très bon film. Notamment une bonne petite enquête - celle que Julien Rossi (Antoine de Caunes) mène sur lui-même - avec en prime un gros scandale agro-alimentaire qui traduit le peu d’égard que les industriels ont pour notre sécurité alimentaire. Et un personnage dont l’attitude paraît quelque peu trouble, Lucas Jäger, le meilleur ami de Julien. Mais c’est sans compter la nonchalance de la réalisation de Francis Girod qui nuit véritablement au suspense. Si dans la tête de Rossi, il y a une rupture entre le présent et le passé, elle ne se traduit nullement à l’écran. La narration des deux périodes s’avère en effet complètement homogène. Bien que ce choix puisse se justifier a posteriori, il rend presque prévisible (à quelques exceptions près, heureusement) tous les soubresauts de l’histoire et ce jusqu’à la scène finale. Au total Francis Girod, peut-être à cause des problèmes de production qu’a connu Un ami parfait et qui l’ont obligé à renoncer à une semaine de tournage et au tiers de la post-production, n’a pas eu l’opportunité de donner le meilleur de lui-même. Comme quoi l’indépendance se paie parfois très cher pour un habitué de grosses productions.