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Le 1er mai 2007
Loin de ses récents précipités sensationnalistes, Breillat signe avec Une vieille maîtresse l’un de ses meilleurs films.
- Réalisateur : Catherine Breillat
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De la Vraie jeune fille à la Vieille maîtresse, Catherine Breillat a beaucoup évolué. Loin de ses récents précipités sensationnalistes (qui nous avait beaucoup fâchés), la cinéaste signe ici son meilleur film depuis... Depuis quand au fait ?
Comment s’est passé votre collaboration avec Asia Argento ?
J’ai toujours eu envie de travailler avec elle. Je la considère comme un personnage qui me correspond. Pour Une vieille maîtresse, il fallait une personnalité rock’n’roll, très moderne par rapport à son époque. Son personnage fait éclater tous les codes sociaux, elle ne s’habille pas pareil que les autres, elle a un comportement d’une liberté absolue. Il fallait quelqu’un de singulier. Asia est singulière.
Dans le dossier de presse d’Une vieille maîtresse, vous dites que vous deviez faire ce film après Anatomie de l’enfer. Pourquoi ?
Je ne pouvais pas faire Une vieille maîtresse après Romance. Romance était fait pour que je puisse faire Anatomie de l’enfer, en forme de miroir.
Dans votre cinéma, beaucoup de personnages se regardent dans un miroir.
Toujours. Ce qui nous rend humain, c’est de se reconnaître dans le miroir. On dit toujours "se regarder dans la glace", "garder la tête haute". Ces expressions ne sont pas anodines. Se regarder dans le miroir, c’est pouvoir se regarder droit dans les yeux sans avoir honte de soi. C’est pour ça que dans Romance, après la scène avec Rocco, le personnage se regarde dans le miroir, elle est toute en blanc, elle a ce regard tellement droit. Dans Anatomie de l’enfer, Amira se tient devant le miroir en sang, comme dans un tableau.
Comprenez-vous les réactions de ceux qui voient dans vos films des manifestes anti-mecs ?
La remarque est totalement fausse. Il y a des hommes qui ne veulent pas reconnaître qui ils sont. Je n’ai jamais rien inventé. C’est du déni de ne pas vouloir se voir dans un miroir. D’autant que j’adore mes personnages masculins même s’ils sont abominables. Il y a une fascination des filles pour ces mecs. Quand je les montre avec la fascination qu’on peut avoir pour eux, pourquoi pensent-ils que je les déteste ? Je les montre ainsi, non pas parce qu’un homme est magnifique et formidable humainement, mais parce qu’on l’aime pour tous ses défauts.
Propos recueillis à Paris le 27 avril 2007
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