Tristement banal
Le 3 juin 2014
Un scénario prévisible et une intrigue cousue de fil blanc sont les maîtres mots de cette comédie un brin décevante.
- Réalisateur : Vincent Mariette
- Acteurs : Ludivine Sagnier, Noémie Lvovsky, Laurent Lafitte, Vincent Macaigne
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h30mn
- Date télé : 7 décembre 2016 22:35
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 4 juin 2014
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Vincent Mariette signe un premier long-métrage relativement maîtrisé, victime d’un scénario tristement prévisible, et retrouve pour l’occasion l’acteur Vincent Macaigne, qu’il avait déjà dirigé dans le court-métrage Les lézards.
L’argument : Si vous aimez les jeux de pistes, les vieilles Porsche, les sœurs qui n’en sont pas, les pères pas vraiment morts, les lacs et leurs secrets : bienvenue au club. Léon et Bruno, deux frères, reviennent dans leur ville natale pour les funérailles de leur père. Arrivés sur place, ils ne trouvent rien, excepté une fille étrange, Chloé. Cette dernière prétend être leur demi-sœur. Intrigués par cette révélation, les deux frères vont tenter d’en apprendre davantage. C’est alors qu’ils vont se retrouver dans une intrépide histoire, remplie de secrets.
Notre avis : Pour son premier long-métrage après plusieurs courts aboutis, notamment Les Lézards, nominé aux César 2014 dans la catégorie
"Meilleur Court Métrage", Vincent Mariette s’attarde sur les conséquences
d’une enfance malheureuse sur la vie adulte. En mettant en scène deux
frères que tout sépare mais qui vont se retrouver à l’occasion de la
mort de leur père, il cherche à déterminer comment le passé forge le
présent, en multipliant des scènes avec des objets symboliques qui
représentent ce que les personnages désirent avoir sans le pouvoir.
{{Kazak Productions}}Ainsi, deux choses ont de l’importance : une machine à lancer des
balles de tennis incarne à elle seule toute l’histoire de Léon : ancien
joueur prometteur, il n’a jamais pu pardonner à son père de
s’intéresser davantage à ses nouvelles conquêtes qu’à lui. Sa voiture
rouge représente quant à elle le mouvement circulaire du film, qui
consiste à replonger sans cesse dans le passé.
Ce passé, qui joue un grand rôle dans le film, y est palpable grâce à des objets à l’abandon qui mettent en valeur la difficulté de donner un sens à une enfance que l’on n’a pas aimée et qu’on voudrait oublier. Le propos est alors de
découvrir une famille qui se crée, entre deux frères qui vont se rapprocher et une sœur sortie de nulle part qui va s’avérer providentielle. Ce road movie est ainsi mené
tambour battant et ne manque pas de rythme. Le titre met en valeur à
la fois le sujet du long-métrage et sa tonalité : là où il est question
de mort, de deuil et de drame familial, le film marque sa différence en
prenant un ton résolument léger qui évoque l’univers de Wes Anderson en faisant de Vincent Macaigne une sorte de Bill Murray français. Certains plans rappellent l’esthétique du réalisateur américain, tout autant que le travail sur
le son, grâce au compositeur Rob. La bande originale du film permet en effet de
rendre plus légère et attrayante une histoire qui pourrait nous tirer
des larmes si elle n’était pas cousue de fil
blanc.
{{Kazak Productions}}Mais quel dommage, vraiment, de mettre tant
d’énergie dans un film dont le scénario, certes intéressant, ne fait
que reprendre des thèmes déjà abordés mille fois au cinéma. Si le trio
d’acteurs permet de mettre en lumière une histoire sans grande
originalité, il ne sauve pas pour autant une intrigue prévisible qui
manque de suspense. Ainsi, le spectateur n’aura aucun mal à comprendre
dès le départ le retournement de situation qui se prépare et qui est mis
en place de façon presque grossière.
{{Kazak Productions}}Ludivine Sagnier, qui n’apparaît
pas ici, pour une fois, comme un objet de fantasme, ne parvient pas
malgré tout son talent à donner une impulsion positive à un film qui
sonne creux, qui ne fera certainement pas date et ne sera pas cité
comme
référence pour son approche du deuil, de l’enfance et des traces
qu’elle laisse.
Preuve, s’il en fallait une, qu’un casting quatre étoiles ne suffit pas
à rattraper une intrigue qui manque de souffle dès le départ. Reste
l’interprétation toute en finesse de Vincent Macaigne, dont les
silences et les gestes sont plus significatifs que de longs discours et qui vaut, à lui seul, le déplacement.
{{Kazak Productions}}
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