Bonjour les jouets, au revoir les jouets
Le 4 avril 2023
Ce quatrième épisode reprend chacun des éléments qui avaient fait le succès de la trilogie, à commencer par le sentiment amer sur lequel elle s’était brillamment clôturée... au risque de faire plus facilement monter les larmes que les rires.
- Réalisateur : Josh Cooley
- Acteurs : Pierre Niney, Jean-Philippe Puymartin, Richard Darbois
- Genre : Comédie, Aventures, Animation, Film pour enfants, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Américain
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 26 octobre 2022 21:05
- Chaîne : 6ter
- Date de sortie : 26 juin 2019
Résumé : Woody a toujours privilégié la joie et le bien-être de ses jeunes propriétaires – Andy puis Bonnie – et de ses compagnons, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour eux, aussi inconsidérés soient-ils. L’arrivée de Forky un nouveau jouet qui ne veut pas en être un dans la chambre de Bonnie met toute la petite bande en émoi. C’est le début d’une grande aventure et d’un extraordinaire voyage pour Woody et ses amis. Le cowboy va découvrir à quel point le monde peut être vaste pour un jouet…
Critique : Quatorze ans séparaient le moment où l’on avait découvert, à travers le tout premier long métrage en images numériques, Woody, Buzz et toute leur célèbre bande de jouets, et le moment douloureux qu’ont été leurs adieux au sortir du troisième opus. Le cycle générationnel est tel que la grande majorité des spectateurs de la première heure de la trilogie l’ont depuis fait découvrir à leurs propres enfants –d’autant que ces films ont très bien vieilli. C’était même très précisément sur cette notion de transmission que se clôturait le dernier épisode, participant à sa charge émotionnelle si marquante. Voir ressurgir, près de dix ans plus tard, une inattendue nouvelle suite est donc une formidable aventure, calibrée pour être vécue en famille. Mais au-delà de cet aspect commercial avéré, sur un plan cinématographique, il était très audacieux de succéder à Toy Story 3, dont tous les spectateurs ont reconnu l’excellente qualité. Les studios Pixar ont donc pris le minimum de risques et reproduit, quasiment à l’identique, ce qui avait tant plu dans la trilogie originale.
- Copyright 2019 Dinsey/Pixar. All Rights Reserved
Deux éléments en particulier sont même des redites, à ce point voyantes qu’elles semblent des ficelles évidentes. On se les rappellera, la prochaine fois qu’on reverra les trois premiers films. Il s’agit, en premier lieu, de la trame principale, à savoir l’aventure vécue par Woody pour aller rechercher Fourchette, tout en tâchant de convaincre celui-ci qu’il est un jouet. Il s’agit bien d’un parfait copier-coller de ce qu’il vivait lors du premier film, dans lequel il s’était donné pour mission de rapporter Buzz l’Eclair à Andy (une histoire déjà quelque peu reconduite dans le second opus, où c’était Buzz qui ramenait Woody à la maison), avec pour principale différence que Fourchette se prend pour un déchet, quand Buzz se prenait pour un authentique Ranger de l’espace. On pourrait s’amuser à lister les éléments scénaristiques qui sont très similaires à ceux qui ont été utilisés précédemment. Par exemple, la dernière scène post-générique n’est pas sans rappeler celle du premier long métrage, avec la première apparition de Madame Patate.
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L’autre élément que ce quatrième opus reprend allégrement, c’est le sentiment de mélancolie qui avait rendu le précédent film à ce point bouleversant. Dès la scène d’ouverture, il ne fait aucun doute que la réalisation de Josh Cooley privilégie l’effet lacrymal. Néanmoins, le réalisateur, qui signe là son premier long métrage, a trop souvent recours à des scènes chagrineuses, qui trahissent un manque flagrant de subtilité. Et pourtant, on ne peut pas nier que la plupart de ces passages font leur effet, mais il est certain que l’énorme affection que l’on a envers chacun des personnages n’y est pas pour rien.
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Si l’on devait tout de même souligner un élément nouveau dans ce quatrième chapitre par rapport aux trois précédents, il est évident qu’il s’agirait de la place plus importante accordée aux personnages féminins. D’abord, que Bonnie préfère jouer avec Jessie plutôt qu’avec Woody n’est pas étonnant en soi, mais nous conforte rapidement dans l’idée que le film va se plier à la norme égalitariste homme/femme, en vigueur à Hollywood. D’une part, la Bergère, dont on apprend qu’elle s’appelle Bo, passe du statut de personnage secondaire -ses capacités de guerrière ninja étaient un sympathique running gag-, à celui de l’un des personnages principaux, allant jusqu’à prendre plus de place dans la dramaturgie que Buzz l’Eclair. D’autre part, le principal antagoniste est une poupée, donc une fille, qui se révèle finalement la source de l’un des plus beaux effets lacrymaux de cette œuvre.
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Enfin, même si on se plaît à découvrir de nouveaux personnages très drôles (on pense au Canadien Duke Caboom, mais surtout au duo du Lapin et du Poussin) et que l’on constate que l’animation a encore progressé en dix ans, le film n’a vraiment pas grand-chose à offrir que l’on n’ait pas déjà vu. Donc, certes, puisque l’ambition avouée est de nous faire partager avec nos enfants des souvenirs de notre propre jeunesse, le pari est réussi. On regrettera juste de ne pas retrouver une intensité ni un suspense comparable à ce qu’avait réussi à construire le précédent opus, dans son climax. On appréciera néanmoins de retrouver nos jouets adorés, et surtout on se rassurera de constater que Pixar n’a pas signé cet épisode de trop tant redouté.
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Julia Tequi 1er août 2019
Toy Story 4 - Josh Cooley - critique
Un dernier opus plein de nostalgie !
Il y a 23 ans, j’ai vu le premier au cinéma, alors aller voir celui-là était symbolique pour moi, boucler la boucle d’une aventure d’enfance, en étant maintenant adulte, en tout cas, autant que je puisse l’être. On a tous cru que le troisième opus était pourtant le dernier, la fin en avait d’ailleurs bouleversé plus d’un, moi y compris, mais non, surprise, voilà normalement la vraie fin de cette saga, a priori. Pour tout vous dire, j’avais un peu peur du film de trop, de celui pas très utile, peut-être un peu marketing, fait simplement pour rapporter toujours plus d’argent, mais finalement non. C’est à mes yeux, le vrai adieu, en tout cas, je l’espère, parce que si suite il y a, je n’en vois véritablement pas l’intérêt, celui-ci est à mon sens, le point ultime tout à fait idéal. On sent vraiment que les destins de chacun prennent leur sens ici, un nouveau départ pour certains, prendre son envol pour d’autres, nous serons vraiment à la croisée des chemins, à l’image de la vie. Chacun de nous pourra même s’y identifier, les plus vieux y penseront avec nostalgie, pour les plus jeunes, ce sera à eux de prendre le relais, un véritable passage de flambeau symboliquement très fort. La réalisation de Josh Cooley est absolument superbe, j’ai adoré que l’action s’étende un peu, que l’on visite d’autres lieux, il y avait un véritable potentiel entre l’antiquaire et la fête foraine, qui a été formidablement exploité. Radicalement opposé en termes d’ambiance, ça nous permet de voir nos héros dans des contextes divers, un aspect plus désuet d’un côté, plus moderne de l’autre, qui peut aussi symbolisé le passage du passé au présent, toujours dans cette optique d’aller vers l’avant. Visuellement, c’est tout simplement sublime, même si le premier n’a pas forcément mal vieilli, on voit clairement que la technologie utilisée a fait d’énormes progrès, l’image est plus nette, plus vive, plus travaillée et le résultat est au rendez-vous, c’est très beau. En ce qui concerne le scénario, je l’ai trouvé excellent, pas tant dans l’intrigue, que dans le fond, même s’il nous réserve quelques surprises, c’est avant tout pour l’histoire qu’il est important. Effectivement, nous allons retrouver nos héros les plus cultes, pour un véritable tournant, le symbole du passage d’une génération à l’autre se ressent vraiment tout le long, avec l’apparition de nouveaux personnages, la venue d’anciens. C’est une aventure qui a encore le goût de l’enfance, mais aussi des décisions d’adultes, c’est un entre-deux un peu mélancolique, mais tellement touchant. Même si on s’amuse beaucoup, que l’on rit évidemment, l’émotion est omniprésente, on sent vraiment que c’est une page qui se tourne et il sera parfois difficile de retenir nos larmes, voire impossible pour cette fin ô combien poignante.
En bref : Un dernier opus qui sonne vraiment comme un adieu, la fin d’une saga, qui saura toucher les enfants de la première heure, mais aussi ceux de maintenant, pour nous faire vivre une histoire magique et forte en sentiments !
Amandine Renard 30 juin 2020
Toy Story 4 - Josh Cooley - critique
Un des plus mauvais films que j’aie vus. Impossible d’aller jusqu’au bout de cette histoire sans queue ni tête. Rien n’est approfondi, et surtout pas la psychologie de Woody. C’est dommage, cet altruiste total intrigue .