Le 23 juin 2021
- Réalisateur : Olivier Peyon
- Acteurs : Karin Viard, Philippe Uchan, Stéphane Bak, Jean-François Cayrey, Yumi Narita
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 23 juin 2021
- Durée : 1h41mn
- Date télé : 25 janvier 2022 22:30
- Chaîne : Canal +
Un beau portrait de femme perdu au cœur d’un scénario désarticulé.
Résumé : Tokyo, le 11 mars 2011 : un tsunami ravage la côte du Japon, menaçant de détruire la centrale de Fukushima. Alexandra, qui travaille depuis peu pour une banque française à Tokyo, se retrouve au cœur de cette crise. Tiraillée entre les ordres de sa direction et la volonté de protéger sa famille et ses collaborateurs, Alexandra tente de composer avec la situation et se retrouve, presque malgré elle, à défendre une certaine idée de l’honneur.
Critique : Olivier Peyon s’inspire souvent de la réalité pour bâtir ses films. Le récit d’une amie, partie travailler au Japon pour le compte d’une banque française et a vécu dans les moindres détails le déroulement d’un tremblement de terre en mars 2011, au sein de la capitale nippone, lui sert de trame pour se lancer dans une analyse plutôt réussie du comportement humain, entre lâcheté et dépassement de soi, à l’instant même où la grande histoire d’un pays et les petites histoires individuelles s’entremêlent.
- Copyright Wild bunch
Et voilà le spectateur embarqué au cœur du séisme, à coups de violentes secousses, de menace de tsunami et de catastrophe nucléaire, au point qu’il lui est loisible de se demander s’il assiste là à une fiction ou un documentaire. Puis se greffe une analyse profonde de la société japonaise, son attachement au patriarcat, son sens de la discipline et de la collectivité. S’il n’est pas inintéressant de découvrir une civilisation que l’on connaît finalement peu, on commence à s’interroger fermement sur la direction que le réalisateur souhaite adopter. Il n’y plus qu’à ajouter une petite note sur la désorganisation locale et la désinformation mondiale pour que, définitivement, l’attention se perde vers d’autres horizons. Une profusion de thèmes qui masque durant toute la première partie le seul véritable intérêt de cette histoire sismique : le portrait élégamment esquissé d’une femme, tiraillée entre un sens du devoir inattendu et le désir de retrouver les siens.
- Copyright Wild bunch
Pour camper Alexandra, cette working girl ambitieuse aux multiples visages, Olivier Peyon jette son dévolu sur Karin Viard. Bien lui en prend ! Son énergie coutumière justement contenue accorde un total crédit à cette battante rompue à un système implacable dont elle a appris à appréhender tous les rouages. Sa faconde et son sens comique préservent de toute noirceur cette mise à nu de l’âme humaine. Pour accéder à ce poste de haut niveau, elle a dû batailler un peu plus que ses confrères. De plus, son statut de mère de famille ne plaide pas en sa faveur. Consciencieuse et habituée à se dévouer corps et âme à l’entreprise qui l’emploie, il devient tout naturel qu’elle soit déléguée aux tâches les plus ingrates (licenciements, gestion de crises...) et fasse preuve d’autant d’empathie que d’autorité, pendant que ses supérieurs se défaussent. Si Karin Viard, qui est de tous les plans et embrasse, à l’aune de son personnage, pleinement son rôle, elle bénéfice de quelques soutiens de premier ordre, grâce à la présence non négligeable de comédiens de talents, à commencer par l’impayable Philippe Uchan, tout emberlificoté dans sa veulerie et sa mauvaise foi, compensées par la gentillesse et la grâce de l’adorable Kumiko (Yumi Narita), symbole résigné mais souriant de la tyrannie masculine japonaise, sans oublier l’élégant Stéphane Bak.
Au cœur d’un Tokyo méchamment secoué, leurs talents conjugués composent pour notre plus grand plaisir un kaléidoscope contrasté et souvent drôle de la nature humaine.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.