Le 20 juillet 2020
Dans un futur très lointain, les Hommes sont divisés en deux castes : les habitants de la Tour, et les pauvres qui vivent aux pieds de la Tour dans des bidonvilles. Une comédie totalement surréaliste à l’humour acide comme du citron.
- Réalisateur : José Luis Cuerda
- Acteurs : Blanca Suárez, Roberto Álamo, Miguel Rellán
- Genre : Comédie, Science-fiction
- Nationalité : Espagnol
- Distributeur : Tamasa Distribution
- Durée : 1h35min
- Date de sortie : 22 juillet 2020
Résumé : En l’an 9177, le monde est divisée en deux catégories d’humains : les nantis et leur Roi qui vivent dans une tour, protégée par l’armée d’un côté, et de l’autre, pas très loin, habitent des misérables en guenilles dans des bidonvilles, ils sont obligatoirement chômeurs au risque de mettre l’équilibre en péril. Un jour, José Maria (Roberto Alamó), l’un des misérables, décide de se rendre à la tour, pour essayer d’y vendre une citronnade de sa fabrication. Toute la tour va être en émoi.
Critique : Voilà un film bien déjanté ! Si le monde de 9177 a changé, il n’a pas gommé les inégalités sociales, bien au contraire. Mais attention, ce n’est pas si sérieux. Le spectateur navigue dans un délire qui peut rappeler Boris Vian pour l’ambiance, Salvador Dalí pour les décors, le tout avec une sauce qui a un petit goût de Monty Python.
Il y a deux armées (qui se haïssent) dans la tour, mais ça ne fait que quatre personnes ! Si on y ajoute la police municipale, ça fait six ! Il y a aussi le Roi, lymphatique et toujours en retard, un maire soucieux et sa jolie cheffe de cabinet, un concierge pointilleux, trois barbiers qui se concurrencent âprement, ou encore un prêtre sniper. Chez les misérables, il n’y a pas de différenciation puisque leur statut commun est : chômeur.
C’est le citron qui va bouleverser ce microsystème, d’autant plus qu’un barbier va en tuer un autre.
José Luis Cuerda, dont c’est le dernier film (il est décédé en février dernier), réalise une œuvre iconoclaste où tous les excès sont permis. On peut y voir une allégorie de la folie des hommes. Ceux-ci ont réussi à créer une société complètement stupide avec le plus grand sérieux. Tous les protagonistes sont bêtes, mais ont des propos si complexes et abscons que l’on peut se demander s’ils se comprennent eux-mêmes. Beaucoup de codes sociétaux émaillent le récit : on ne les comprend pas, on imagine seulement qu’ils ont remplacé les nôtres.
Véritable OVNI de cinéma, cette comédie à la fois burlesque et grinçante est un film qu’on adorera ou détestera.
- Copyright Tamasa Distribution
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Mira 22 juillet 2020
Tiempo después - José Luis Cuerda - critique
Cette comédie politico-futuriste de l’espagnol José Luis Cuerda est totalement loufoque, absurde et jubilatoire. Un univers proche des Monthy Python, version anticapitaliste ! Sa description du "monde d’après" est saisissante quand on sait que ce grand cinéaste (aussi important que l’était son compatriote Luis García Berlanga) est décédé au début de l’année 2020. Il passe toute la société espagnole à la moulinette sans épargner personne... mais le message reste universel. Les acteurs ne sont pas tous très connus en France (même si tous sont des stars en Espagne), vous reconnaitrez sans doute Roberto Álamo (Que Dios Nos Perdone de Rodrigo Sorogoyen), Blanca Suárez (La Piel que Habito de Pedro Almodóvar), Carlos Areces (Les amants passagers de Pedro Almodóvar) ou Antonio de la Torre (El Reino de R Sorogoyen et La Isla mínima d’Alberto Rodríguez).