The Wall – le test blu-ray

Le film : The Wall a tout du petit film surprenant. Au lancement, difficile de vraiment savoir quoi attendre d’un projet aussi décharné et conceptuel, laissant à Doug Liman beaucoup de cartes en main pour tirer profit de la neutralité d’opinion du spectateur. A l’arrivée, ce n’est ni plus ni moins qu’un exercice de style réalisé avec maîtrise qui vient de se dérouler sous nos yeux. Sans transcender son sujet, le réalisateur de Edge of Tomorrow transpose avec efficacité le script soigné et méticuleux de Dwain Worrell, offrant même une bouffée d’air frais par la modestie de cette œuvre linéaire et tenant parfaitement sur sa courte durée rafraîchissante, sans toutefois dépasser son statut de film mineur sur le conflit irakien. Pas le temps de s’ennuyer malgré un duel psychologique spécifiquement construit sur les dialogues, mais pas tellement le temps non plus de construire quoi que ce soit d’autre que ce face-à-face entre un sniper américain et son homologue irakien. Assez rapidement dans le film sont dessinés les contours d’une critique sur l’absurdité du conflit mais sans jamais réellement gratter la surface de ce sujet très dense, malgré une place très intéressante occupée par Juba, à cheval entre le révélateur de la culpabilité de Isaac et porte-parole d’un peuple irakien en proie à la détresse et la rancune. Dans sa présence fantomatique et paralysante, cet antagoniste charismatique boufferait presque la prestation de Aaron Taylor-Johnson, parfois dans le surjeu de son rôle viscéral et physique semblable au quatuor du Sang et des Larmes. Pour autant, force est de saluer tout de même la prestation globale de l’acteur britannique tant il s’agit d’une évidence que ce The Wall tient debout grâce à sa présence, à l’image durant quasiment l’intégralité du film. Malgré son caractère trop explicatif pour faciliter la compréhension du spectateur lambda, ce sergent Isaac confère presque à lui seul la crédibilité physique et émotionnelle de ce duel entre deux personnalités que tout oppose.

Copyright : Metropolitan FilmExport

Le blu-ray :

Les suppléments :

Rien de bien consistant à se mettre sous la dent malheureusement. Un premier bonus de 11 minutes (le plus long) sert de making-of très léger au film. Léger puisque sont ajoutées aux images du film des photos de tournage, et non des vidéos, ce qui rend le module tout de suite moins attractif. Reste les écriteaux qui y sont associés, plutôt intéressants, mais que l’on retrouve cette fois sous forme orale dans les modules suivants, 4 au total, d’une moyenne très légère de 2 minutes 20. L’occasion d’en conclure notamment que Doug Liman a vraiment une vision très binaire et manichéenne, alors que cet aspect est plutôt absent du film (une dimension à sûrement imputer à Dwain Worrell). Un commentaire audio est également disponible ainsi que quelques bandes-annonces.

L’image :

Pas de folie en terme de définition : on se situe au-dessus des standards actuels du format avec un ensemble extrêmement stable sur la durée, explicable en partie par le fait que le film se déroule sur une période de temps courte et dans un lieu unique. Le principal intérêt de ce transfert réside plutôt dans son traitement de l’environnement et la prédominance de la poussière. Ce point pourrait sembler minime si l’atmosphère du film ne se reposait pas autant dessus, avec une photographie très rustre appuyant la sécheresse du lieu et un traitement très réaliste de l’évolution du personnage au fil des heures, de plus en plus atteint par la dureté des vents et du sable. Il en résulte une image âpre, exactement ce à quoi on pouvait s’attendre avec The Wall.

Le son :

Principalement constitué de dialogues, le film propose néanmoins une excellente ambiance sonore que la VO en DTS-HD 5.1 vient sublimer par une excellente spatialisation du vent, achevant de rendre ce The Wall le plus immersif et efficace possible. La VF ne démérite pas non plus en terme d’ambiance, mais ne paraît pas aussi authentique dans l’incrustation des dialogues dans leur environnement, et surtout moins crédible dans le doublage de certaines scènes (notamment celle où Isaac découvre le sabotage de sa radio).