The september issue - La critique

Dans Le Diable s’habille en Prada, Meryl Streep interprétait la rédactrice en chef du magazine Vogue. Dans The September issue, R.J. Cutler présente la véritable, l’unique Anna Wintour ! Et elle n’a rien du Diable ! Tout juste un ange chic quelque peu exigeant !

L’argument : Célébrissime rédactrice en chef de l’édition américaine du magazine Vogue, Anna Wintour est l’une des icônes les plus puissantes et les plus fascinantes du monde de la mode. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais autorisé quiconque à s’immiscer dans les arcanes de la création de son magazine. Elle a fait une exception pour R.J. Cutler qui a suivi la fabrication du numéro de septembre de Vogue...

Notre avis : « Est-il vrai qu’elle est la grande prêtresse de la mode ? » « Elle en est même le pape ! ». Elle, c’est Anna Wintour, la rédactrice en chef du magazine Vogue, version US, que l’on découvre au quotidien dans The september issue duquel est extrait ce dialogue. R.J. Cutler a non seulement réussi l’exploit de filmer l’intérieur des locaux de la rédaction et à suivre les différentes équipes au travail, mais a également recueilli le témoignage de cette personnalité aussi rare qu’une perle dans une huître.

© Diaphana Films

Pour comprendre Anna Wintour, R.J. Cutler a décidé d’explorer son univers, son entourage, de suivre ses habitudes afin de saisir les raisons de ses choix et de son attitude réputée froide, voire exécrable. Ses fidèles collaborateurs, de longue date ou récemment introduit dans l’antre de la mode, sont donc présentés dans leurs challenges, guidés, hués ou encore conspués par une chef intransigeante. The September issue nous propose ainsi de suivre la conception et la réalisation du numéro de septembre 2008 (« The september issue ») - numéro le plus important de l’année car il renouvelle les tendances.
Celle qui n’apparait d’ordinaire jamais sans ses lunettes noires les enlève au cours de ce documentaire, se révèle (tout au moins partiellement) et accepte de parler de son travail et de sa vie personnelle sans jamais tomber dans un travers exhibitionniste. La reine de la haute-couture apparait plus sensible et réceptive aux critiques. Les apparences seraient-elles trompeuses ? C’est en tout cas ce qu’essaie de (dé)montrer R.J. Cutler.

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Ce qui frappe avant tout dans ce long-métrage, c’est son rythme soutenu. Le montage est rapide, les fondus enchainés sont multiples : les transitions s’entremêlent et suivent le rythme effréné de l’équipe rédactionnelle de Vogue. Le réalisateur de The september issue a cerné l’esprit d’Anna Wintour et a produit une œuvre à son image, ni vulgaire, ni tape-à-l’œil. Face au luxe et à l’exubérance, il a évité l’excès bling-bling, too-much ; son film est sans fioriture ni effets d’annonce. Juste élégant. Néanmoins, tout comme la papesse de la mode, à aucun moment, il ne cherche à détromper les préjugés concernant cet univers (futilité des défilés, superficialité...) - particulièrement dans un contexte social et économique en crise - et se concentre uniquement sur la passion que paillettes, étoffes et talons hauts peuvent provoquer.
Ce long-métrage, surprenant et documenté, sans jamais se prendre trop au sérieux, se révèle donc passionnant : l’enthousiasme de R.J. Cutler et de sa muse est communicatif puisqu’à l’issue de la projection, on est bien tenté de se rendre au kiosque du coin pour feuilleter le précieux magazine !

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