The prodigies : la nuit des enfants rois
Le 7 juin 2011
Décevante adaptation de l’oeuvre de Lenteric malgré une bonne utilisation de la 3D, une fois n’est pas coutume.
- Réalisateur : Antoine Charreyron
- Acteur : Mathieu Kassovitz
- Genre : Science-fiction, Animation
- Nationalité : Britannique, Français
- Date de sortie : 8 juin 2011
- Plus d'informations : Le site officiel du film
– Durée : 1h36mn
Décevante adaptation de l’oeuvre de Lenteric malgré une bonne utilisation de la 3D, une fois n’est pas coutume.
L’argument : Imaginez-vous doté d’une intelligence surhumaine, du pouvoir de contrôler les autres par la force de l’esprit, de les transformer en marionnettes dépourvues de volonté, obéissant à vos ordres les plus fous... Ce don fascinant et terrible Jimbo Farrar le connaît bien car depuis son enfance, il le possède.
Brillant chercheur à la tête de la Fondation Killian pour enfants surdoués, très amoureux de sa femme Ann, Jimbo n’a qu’un but : trouver d’autres prodiges comme lui. Il imagine alors un jeu en ligne d’une complexité extrême et finit par découvrir cinq adolescents qu’il décide de réunir à New York.
Notre avis : Si l’engouement pour la 3D s’essouffle de plus en plus ces derniers temps, c’est parce que l’offre n’est plus à la hauteur de la demande (mais l’a-t-elle jamais été ?). La faute à bon nombre de films d’animation impersonnels, dotés d’une ambition au rabais et « gonflés » à la va-vite en 3D. Le public se lasse aussi rapidement qu’il s’enthousiasme. Pourtant, et on espère que Scorsese le prouvera à son tour très prochainement, on peut faire de très belles choses avec cette nouvelle technologie. La preuve avec The prodigies, qui nous propose quelques séquences magnifiquement exécutées, avec une 3D impressionnante, en symbiose totale avec des mouvements étourdissants (latéraux, en profondeur ou à 360°) vraiment efficaces. Voilà un film bel et bien pensé pour la 3D.
- © Warner Bros. France
Mais ce qui manque cruellement de relief en revanche, c’est cette adaptation squelettique dépourvue de la moelle du foisonnant roman de Bernard Lenteric, La nuit des enfants rois. Certes le thème de la violence faite aux enfants, même s’il est quelque peu édulcoré par son illustration graphique, est abordé de front et sans complaisance, mais ne développe pas pour autant les ramifications potentielles qui auraient pu conduire le film vers les contrées bouleversantes de l’innocence perdue. Au lieu de quoi, nous avons droit à des lieux communs boursoufflés et à une profondeur psychologique des personnages quasi nulle. La motivation des ces derniers n’est pas assez détaillée et ne repose que sur la terrible scène de viol traumatique, censée justifier la volonté d’assassiner le Président des Etats-Unis... C’est un peu court.
Quant à la qualité graphique de l’ensemble, elle est au final assez laide car engoncée dans une grammaire esthétique qui ne dépasse pas la bonne cinématique de jeux vidéos. Cette nostalgie déplacée annule presque une utilisation de la 3D appropriée. Un beau gâchis.
- © Warner Bros. France
Galerie photos
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roger w 18 juin 2011
The prodigies - la critique
Certes, l’histoire de Bernard Lentéric a été tronquée pour pouvoir entrer dans un film d’une heure trente, mais l’esprit du roman est tout de même présent ici. Certes, l’animation a souffert d’une production chaotique, mais de nombreux passages donnent tout de même le vertige dans son utilisation radicale de la 3D. Ce qui frappe avant tout pour un film d’origine française, c’est l’ambition démesurée de sa mise en scène, somptueuse et inventive. On n’est pas très loin des plans tarabiscotés de David Fincher. Alors, oeuvre maudite, The prodigies méritait bien mieux que son bide historique. Injuste.