The Perfect Crime - The Escape Artist : la critique + le test DVD

Une mini-série anglaise sobre et de facture classique qui repose en grande partie sur les performances de David Tennant et Toby Kebbell.

L’argument : Will Burton, jeune et brillant avocat, est reconnu pour défendre les cas sans espoirs. Sa popularité est au zénith quand il doit organiser la défense de Liam Foyle, accusé du viol et de l’assassinat d’une jeune femme. Malgré des preuves accablantes, Foyle est acquitté grâce à un vice de procédure. Will Burton refuse la poignée de main tendue de Foyle. Une grave erreur, car Foyle connaît maintenant sa prochaine victime.

Notre avis : Basé sur une idée originale de David Wolstencroft, The Perfect Crime - The Escape Artist mêle habilement le drame judiciaire, le home invasion et le thriller avec à la clé un meurtre parfait qui n’aurait pas déplu à Hitchcock. Parce qu’il a refusé de serrer la main à l’homme qu’il a défendu, accusé du meurtre barbare de jeunes filles et libéré à cause d’un vice de procédure exploité par son avocat, Will Burton (David Tennant) devient la prochaine victime de son client, le psychopathe Liam Foyle (Toby Kebbell) et va se retrouver lui-même confronté aux limites du système judiciaire anglais après le meurtre de sa femme. Si le scénario, prévisible et assez déséquilibré, notamment dans la première partie, ne brille pas par son originalité, les multiples rebondissements, à défaut d’être subtils, permettent au spectateur de suivre jusqu’au bout cette mini-série avec intérêt.

© BBC (British Broadcasting Corporation)

Là où The Perfect Crime - The Escape Artist se distingue des autres séries judiciaires, particulièrement prisées par les Britanniques, c’est dans la description des limites du système anglais à travers ceux qui travaillent pour lui, dont un avocat, Will Burton, qui s’est fait le spécialiste de la défense des causes perdues et à priori impossibles à défendre, jusqu’à ce que la machine se retourne contre lui. Les grands enjeux éthiques et moraux - la défense du mal, la nécessité (ou pas ?) de faire justice soi-même, la ligne subtile qui sépare le légal de l’illégal, le juste de l’injuste - sont posés avec acuité et ont le mérite de nous faire réfléchir sur les failles de notre système judiciaire et sur nos propres limites.

© BBC (British Broadcasting Corporation)

L’avocat Will Burton est incarné avec talent par David Tennant, qui s’est révélé dans des séries telles que Docteur Who ou Broadchurch. Tout en sobriété (peut-être même un peu trop), il campe un personnage crédible, obsédé par ses affaires, sûr de lui, jusqu’à ce que son ancien client décide de faire de sa vie un enfer et de briser ses certitudes. Face à lui, Toby Kebbell incarne avec efficacité un psychopathe aimable et angoissant, mais dont les motivations demeurent assez floues. Le face à face espéré entre les deux protagonistes n’est finalement réduit qu’à la portion congrue, ceux qui attendaient une confrontation Hannibal Lecter/Will Graham seront déçus, mais ce n’est pas l’intérêt de cette mini-série, qui se focalise plutôt sur les ambitions et les limites de ceux qui travaillent pour la justice. La tension présente entre les deux personnages est quelque peu handicapée par une réalisation télévisuelle maîtrisée et élégante, mais trop statique, ce qui fait que nous suivons la descente aux enfers de Will Burton avec intérêt, mais aussi avec un certain détachement. Les deux principaux personnages sont entourés d’un casting secondaire solide, qui achève de faire de The Perfect Crime - The Escape Artist un drame intéressant et bien joué, à défaut d’être inoubliable.

Le test DVD

Une édition double DVD techniquement parfaite mais sans bonus.

Les suppléments :
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Aucun supplément n’est proposé.

L’image :

Une image très solide au piqué impressionnant qui restitue bien les couleurs froides de la photographie. Originellement diffusé en trois épisodes, Perfect Crime - The Escape Artist est ici présenté en deux parties.

Le son :

Deux pistes anglaise et française en Dolby Digital 5.1 convaincantes qui profitent surtout à la musique de Nicholas Hooper. La VO est à conseiller, ne serait-ce que pour la voix si particulière de David Tennant.