Le 11 juillet 2020
Cette réécriture de Highlander est un film d’action mainstream, plutôt bien réalisé. Mais les personnages manquent vraiment de densité, notamment le "méchant" patron d’une industrie pharmaceutique, bien décidé à récupérer le secret de l’immortalité.
- Réalisateur : Gina Prince-Bythewood
- Acteurs : Charlize Theron, Kiki Layne, Harry Melling
- Genre : Science-fiction, Action
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Netflix
- Durée : 1h58min
- Date de sortie : 10 juillet 2020
- Plus d'informations : Le lien vers le site officiel
Résumé : Une petite bande soudée de mercenaires immortels, dirigée par la redoutable Andy, se bat depuis des siècles pour protéger les humains. Mais tandis que le groupe est engagé pour une mission des plus périlleuses, ses pouvoirs hors du commun sont soudain révélés au grand jour. C’est alors qu’Andy et Nile, tout dernier soldat à avoir rejoint l’équipe, doivent tout mettre en œuvre pour neutraliser leurs ennemis. Car ces derniers ne reculeront devant rien pour détourner les pouvoirs des immortels à leur profit.
- Copyright Netflix
Notre critique : Pas facile d’être un immortel, surtout quand on se voit confier des missions, pour assurer la justice un peu partout dans le monde. En fait, on est assigné à une double fatalité : d’abord, on ne cesse de vivre, à moins d’un incident de parcours (mais oui, on peut redevenir mortel) ; ensuite, on est condamné à subir les bassesses de l’âme humaine, en s’épuisant à rétablir la justice là où elle est bafouée. D’où la lassitude d’Andy, la chef des mercenaires (quasi) invincible.
On ajouterait presque une troisième malédiction : on subit les jalousies des autres humains, ceux qui, par exemple, regardent de travers la soldate Nile, affectée en Afghanistan, qui a ressuscité après avoir été pourtant touchée par un poignard mortel, lors d’une intervention dans un village. La jeune femme apprend petit à petit qu’elle appartient à une confrérie de damnés qui rêvent les uns des autres, remontent pour certains à la plus haute Antiquité, comme l’écrivait Alexandre Vialatte, qui n’a pas scénarisé ce divertissement.
Contre qui se battent ces aventuriers ? Un ancien de la CIA, pourvoyeur d’une mission bidon relative à une prise d’otages. Roulés dans la farine, ou plutôt dans le sable fin, nos protagonistes vont évidemment s’en sortir, avant de partir à la recherche du (présumé) traître, qui bosse pour une entreprise pharmaceutique armée de mauvaises intentions, dont le patron est un méchant de carnaval, bien décidé à récupérer le code génétique des créatures invulnérables.
- Copyright Netflix
On n’en dira pas plus, si ce n’est que ce blockbuster adapté de la série de comics The Old Guard, écrite par Greg Rucka et illustrée par Leandro Fernandez, est un divertissement pêchu, qui convoque à la fois les plans caméra sur épaule de Zero Dark Thirty et la trame de Highlander (le malaise existentiel qu’engendre le statut d’immortel se décline selon de multiples désagréments : l’impossibilité de s’attacher à ses proches, les deuils incessants, la mémoire des époques traversées, avec quelques traumatismes qui demeurent...).
Hélas, tous ces éléments ne sont pas assez exploités, la densité potentielle des personnages n’est pas suffisamment nourrie, d’autant que les dialogues ne sont pas d’une extrême richesse, surtout quand ils s’avisent de philosopher sur l’existence.
Mais la réalisation s’avère globalement à la hauteur, avec quelques scènes de combats bien orchestrées.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
François Roque 11 juillet 2020
The Old Guard - Gina Prince-Bythewood - critique
Sitôt vu, sitôt oublié. Hélas.
J’avoue que j’ignorais l’existence des comics dont est adapté ce film, mais quel dommage !
Certes la production est propre (photographie, décors, combats, etc.), s’offre un bon casting (mention pour Harry Melling qui, depuis Harry Potter, nous surprend après son étrange rôle dans The Ballad of Buster Scruggs, le sublime western à segments des frères Coen produit par Netfix), et Charlize Theron se fait plaisir en s’offrant un nouveau rôle bien badass, après Atomic Blonde et Mad Max : Fury Road, tout en produisant via sa compagnie, Denver and Delilah Productions. Il n’empêche que le scénario reste bien mince et surtout prévisible au bout d’un quart quant à l’identité du traitre ; entre autres. Et si les scènes d’actions sont plutôt bien filmées, tout cela s’avère vite frustrant. Le synopsis de base posait certainement bien plus de sujets et questions que l’intrigue assez simpliste qui nourrit ces deux heures.
Pourquoi diable ne pas avoir décidé d’en faire plutôt une (mini) série qui aurait permis de développer tout un univers et d’aborder des thèmes qui restent au simple stade de l’évocation. D’où viennent-ils ? Qu’ont-ils fait ? Leurs souffrances ? Je pense à Joe et Nicky pour qui cela n’a pas dû être « simple » à certaines époques. Sans parler des possibilités évidentes de multi temporalités, boulevard pour tout showrunner un tant soit peu inspiré. À moins que le cliffhanger post générique, en mode faussement Marvel annonce une suite pour les développements précités, voire le fol espoir d’une saga plus « nourrie ». Hélas, dans cette affaire, les seuls et vrais Highlanders, sont les boss de Netflix. Sauf que leurs épées sont le carnet de chèques, et ils ne le dégaineront qu’au regard des audiences…