Bilan : The Late Show with Stephen Colbert - retour sur l’un des meilleurs talk-shows de l’année 2015

The Late Show with Stephen Colbert est un divertissement de qualité, drôle et toujours au fait de l’actualité politique, sociale et culturelle des États-Unis.

L’argument : Si la formule de Jimmy Fallon au Tonight Show avait séduit tout le monde à son lancement, notamment grâce aux jeux inventifs auxquels il soumettait ses invités (la roulette russe avec des œufs et les combat de playback en tête), Fallon se révéla piètre interviewer toujours enclin à célébrer chaque invité de marque avec une frénésie confinant au léchage de bottes. Non, le meilleur talk show de l’année est indiscutablement le Late Show de Stephen Colbert, prenant cette année la relève de David Letterman.

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Notre avis : Abandonnant son personnage d’expert en politique conservateur, Colbert embrasse avec entrain une persona plus en phase avec qui il est réellement, c’est à dire extrêmement cultivée, drôle et douée d’un goût certain pour l’absurde. Comme il le dira lui-même à Jeb Bush lors d’un entretien : « Je jouais un expert politique conservateur et narcissique, maintenant je suis juste un narcissique. ». Un nouveau personnage vecteur de comédie bien sûr mais toujours laissé en retrait lors des entretiens rondement menés par Colbert. Il n’y a qu’à revoir les discussions avec George Clooney, Amy Schumer, Donald Trump où encore ce moment de flottement lorsque le candidat à la présidentielle américaine Ted Cruz livra ses doutes sur le mariage gay, déclenchant quelques signes de mécontentement dans le public, signes que Colbert coupa net : « Peu importe ce que vous pensez, c’est mon invité donc ne le huez pas, merci. », Colbert faisant preuve d’une impartialité bienvenue dans le monde des talk show souvent très orientés en faveur du parti démocrate. À découvrir aussi cette entretien avec le vice-président Joe Biden durant lequel Stephen Colbert et lui en viennent à parler avec une émotion non feinte des différentes pertes que leurs familles ont connues. Mais la fraîcheur de la formule proposée par Colbert tient aussi dans ses sketchs, souvent absurdes (le « big furry hat ») ou liés à la pop culture (Colbert célèbre chaque candidat se retirant de de la course présidentielle en faisant sonner les canons des Hunger Games). Ajoutez à cela un goût appliqué dans le domaine musical, n’hésitant pas à inviter des artistes originaux n’ayant pas de premier abord la plus large audience possible comme Public Image Limited ou Joanna Newsom. En bref, un divertissement de qualité, drôle et toujours au fait de l’actualité politique, sociale et culturelle des États-Unis.

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