Le 25 février 2019
Carlotta donne sa chance à ce film maudit avec un coffret sobre dans sa présentation, riche dans son contenu.


- Réalisateur : Dennis Hopper
- Acteurs : Dennis Hopper, Julie Adams, John Alderman, Rod Cameron, Don Gordon
- Genre : Drame, Western, Expérimental
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Carlotta Films, Action Gitanes
- Editeur vidéo : Carlotta Films
- Durée : 1h48mn
- Box-office : 3.910 entrées en 1988 (chiffres Paris Périphérie)
- Date de sortie : 30 novembre 1988

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– Sortie du coffret DVD + Blu-ray : le 12 décembre 2018
– Année de production : 1971
Résumé : Une équipe de cinéma est venue tourner un western dans un village péruvien niché dans les Andes. Une fois le film terminé, tous les Américains s’en vont, à l’exception de Kansas, l’un des cascadeurs, qui souhaite prendre du recul vis-à-vis d’ Hollywood et s’installer dans la région avec Maria, une ancienne prostituée. Les choses dégénèrent lorsque les habitants décident de tourner leur propre film : les caméras, les perches et les projecteurs sont faux, mais la violence qu’ils mettent en scène est elle bien réelle. Kansas va se retrouver héros malgré lui de cette « fiction »…
Le film : Une œuvre hallucinée, bancale, heurtée, qui a été peu vue sans doute parce que la déconstruction en est le vrai sujet. Exigeant et fascinant, The last movie surprend et bouscule. Il faut donc s’armer de patience pour entrer dans le monde opaque de Hopper, se laisser embarquer sans forcément tout comprendre. Loin du confort du cinéma classique contre lequel il entre en guerre, ce film est aussi un essai passionnant en même temps qu’une impasse.
Les suppléments :
Ouvrons la boite aux merveilles : un jeu de cinq très belles cartes postales, l’affiche du film, et un livret. Celui-ci contient le dossier de presse d’époque et une étude dense de Jean-Baptiste Thoret, qui connaît son Nouvel Hollywood sur le bout des doigts : le tournage, la réception, la dimension symbolique, tout y est, en quelques pages lumineuses.
Le Blu-ray lui-même propose :
– une courte introduction du réalisateur (1mn) dans laquelle il dit que son film sera un « expérience désagréable » pour le spectateur.
– un long documentaire,Scene missing (49mn), dont les témoignages croisés permettent de se faire une idée des intentions de Hopper mais aussi de ce chaos et de cette hallucination collective qu’a été le tournage. Passionnant et souvent amusant.
– Un module sur la restauration (3mn) qui juxtapose des images avant / après, donnant une idée du travail fourni.
– Des bandes-annonces.
L’image :
Si les fourmillements légers et une définition à peine défaillante ne laissent pas oublier l’âge du film, la restauration a fait son œuvre : l’image est stable, sans parasites, aux couleurs pétaradantes.
Le son :
Là encore on ne saurait oublier que le film a été tourné en 1970 : il en reste une relative confusion mais les dialogues ont beaucoup de présence et sont parfaitement audibles. Il n’y a pas de VF, ce qui peut se concevoir vu le public visé.