Le 19 août 2021
Une magnifique copie pour cette série décidément passionnante.
- Acteurs : Claire Foy, Matt Smith, Vanessa Kirby
- Genre : Historique
- Nationalité : Britannique
- : Sony Pictures Home Entertainment
- Durée : 10 x 1h
– Sortie du coffret Blu-ray : le 24 octobre 2018
Résumé : 1956. Alors que le duc d’Edimbourg se prépare à effectuer une grande tournée dans le Commonwealth, la reine découvre dans ses affaires la photo d’une mystérieuse danseuse. En plein désarroi, elle se pose des questions sur son couple alors que le pays est en proie à une grave crise après la dégradation de la situation en Égypte autour du Canal de Suez. Crise que le Premier ministre ne gère pas comme elle l’entend. La princesse Margaret, de son côté, désespère d’un jour trouver l’amour, ayant sans cesse l’impression d’évoluer non seulement dans l’ombre de sa sœur, mais devant aussi obéir à un protocole qui jusqu’ici, semble l’avoir surtout éloignée de la perspective d’être heureuse…
Critique : D’une crise à l’autre, de l’Égypte au scandale de fréquentations douteuses, cette saison se disperse dans plusieurs directions, chaque épisode privilégiant un personnage (Margaret, Philip, Charles, le duc de Windsor et, évidemment, la reine). Si ce choix met à mal l’unité superficielle de la série, il lui confère une nouvelle densité, multipliant les axes et les rebondissements et relançant sans cesse l’intérêt. D’où une saison plus humaine, et, il faut bien le dire, plus passionnante : l’épisode de l’éducation de Charles est poignant, celui sur le passé de l’oncle palpitant, etc. Il n’y a pas (ou moins) de passages à vide, la narration resserrée limitant les excès de décorum et de mondanités.
- Copyright Mark Mainz / Netflix
Par ailleurs Netflix n’a pas ménagé les moyens, offrant une reconstitution impeccable et précise, avec un luxe qui se retrouve dans des travellings amples et des plans généraux propres à souligner les efforts consentis : des paysages d’Afrique à la mer de glace, des intérieurs somptueux aux rues de Londres, rien n’est laissé au hasard. De l’opulence partout, que relève encore une attention particulière à la lumière et aux couleurs. Bref, de la belle ouvrage soutenue par des acteurs impressionnants (la distribution changera pour la troisième saison) : Claire Foy peut, d’un regard, suggérer le mépris ou la commisération, et les autres sont à l’avenant, sans faute de goût. C’est d’ailleurs le risque que prenait la série : très lisse, elle menace régulièrement de basculer dans l’académisme et la froideur. Aussi les réalisateurs, sans verser dans l’iconoclasme, se permettent-ils quelques audaces salutaires : les montages alternés complexes, des ellipses, des flash-forward et surtout le récit d’un duel héroïque que l’image dément (souvenir lointain de Chantons sous la pluie ?).
- Copyright Alex Bailey / Netflix
La partie historique (l’affaire de Ghana, la rencontre avec les Kennedy) ne souffre pas d’un didactisme étouffant, mais sombre parfois dans le schématisme, pour mieux se concentrer sur les affaires de famille. Et quelles affaires ! Les frasques de Margaret, celles supposées (la série reste ici prudente) de Philip, le passé trouble de Windsor, tout se noue et se dénoue dans des dialogues souvent remarquables, rarement banals. Les scénaristes en profitent pour dresser de subtils liens entre les personnages (le couple du Premier ministre et celui de Mike, le regard de Windsor et celui de la reine dans un miroir, la revanche de Margaret sur sa sœur et son ex et celle du photographe sur sa mère et son demi-frère) cherchant derrière les décisions l’aspect humain souterrain, avec, il faut bien le dire, le danger d’une réduction à une psychologie simpliste.
Au total, cette saison s’avère supérieure à la première, plus dense, plus éclatée, mieux construite aussi. Et regarder les malheurs des riches, leur solitude (on retrouve les plans de la reine isolée dans le cadre), les soucis (que d’affaires à étouffer ou affronter !), la fragilité soulignée de la monarchie, toutes ces vieilles recettes sont toujours d’une efficacité redoutable : raison de plus pour se laisser captiver par ce grand spectacle au souffle constant.
Les suppléments :
Ils sont plus amusants que décisifs : l’amour des chiens et des chevaux (2mn), les règles strictes de l’étiquette (6mn parfois surprenantes), et surtout l’entretien avec Robert Lacey, conseiller historique de la série qui fait le départ entre réalité et fiction (9mn). Une très belle galerie photos agrémente encore ces bonus. Petite surprise : avec les épisodes le Blu-ray propose la possibilité de quelques précisions historiques pendant le visionnage.
L’image :
Somptueuse. Le Blu-ray est l’idéal pour arriver à ce piqué incroyable, ces couleurs superbes : des dorures au brumes écossaises, du grain de la peau à l’éclat africain, rien n’échappe à cette copie irréprochable.
Le son :
Les deux pistes (DTS-HD 5.1) proposent des dialogues cristallins, une musique époustouflante ; quant aux détonations en Égypte ou au tonnerre britannique, c’est à trembler. La VO est néanmoins indispensable pour goûter la préciosité d’un anglais distingué.
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Pour cette seconde saison, Elisabeth II n’est plus novice dans son rôle de Reine. Néanmoins, elle s’enferme dans un personnage des plus classiques, tenues fades à l’extérieur, langage et position modérés à l’intérieur. Elle perd en séduction pour son mari qui lui est toujours avide de nouveauté et d’exotisme. La Reine a une image snob, loin de la nouvelle génération.
Philip, quant à lui, ne trouve pas sa place dans cette monarchie antique. Entre ses trahisons et rebellions, sans compter celles de Margaret, sœur charismatique mais rebelle de la Reine, Elisabeth n’a pas le temps de se reposer.
Dans cette seconde saison, j’ai trouvé le rythme plus lent, plus contemplative que la première, mais les épisodes relatés de cette nouvelle décennie de règne sont toujours de qualité.
Les images et la musique sont toujours au top et The Crown s’inscrit au palmarès de mes séries préférées.
https://desplumesetdeslivres.wordpress.com/2020/07/23/serie-netflix-the-crown-saison-2/