The Boys .T4. - La chronique BD

Comment faire pour être un auteur de comics célèbre et célébré dans le monde entier tout en haïssant les héros aux pouvoirs surnaturels ? La réponse est dans les méandres du cerveau de Garth Ennis. Ce nouvel épisode de "The Boys" s’intéresse encore une fois plus aux dérives porno-sentimentalo anormales de ses personnages qu’aux actions de ces faux super zéros en costumes moulants. Le latex revêt ici un tout autre sens.

Donc voilà, point névralgique de cette intégrale : une affaire de couple et d’abus sexuels, entre folles révélations et trash habituel. On nage dans un gore routinier, scato, sinsitre. The Boys ne déroge pas à sa ligne de conduite "d’anti" comics absolu en surfant sur une esthétique qu’il a imposée au fil du temps avec le trait simple et précis de Darick Robertson qui fait la part belle aux "gueules" mais qui fait aussi ses adieux à la série (il se contentera de dessiner les couvertures par la suite) pour laisser la place à à Russ Braun. Tantôt effrayantes, tantôt tristement normales (Edgar Wright a servi de modèle à Hughie et avouons-le ce n’est pas le plus beau gosse des acteurs du moment), parfois même burinées, toute une pléthore de personnages au service d’un seul objectif : zigouiller à la machette le "mythe" du super-héros à la sexualité absente et à la violence d’une propreté encore plus suspecte. Seul hic, une fois ce postulat énoncé, Ennis semble un peu tourner en rond et finit par se complaire dans un univers un poil condescendant. Le retour aux sources de Hughie dans son Irlande natale, avec John McCrea au dessin, donne lieu à un nouveau souffle et de nouveaux personnages encore plus barrés car même en Irlande, tout le monde a sa part de folie cachée (ou non) !