Le 16 octobre 2020
Gentille romcom peinte aux pastels, le deuxième long métrage de Sarah Polley déçoit globalement.
- Réalisateur : Sarah Polley
- Acteurs : Luke Kirby, Michelle Williams, Seth Rogen, Sarah Silverman
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Espagnol, Japonais, Canadien
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h56mn
- Date télé : 16 octobre 2020 21:00
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 15 mai 2013
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Résumé : Quand Margot, 28 ans, rencontre Daniel, l’alchimie est immédiate. Épouse heureuse de Lou, elle réprime cette attirance aussi soudaine qu’inattendue. Lorsqu’elle découvre que Daniel habite depuis peu dans sa rue, Margot voit ses certitudes vaciller.
Critique : Le coup de foudre d’une jeune citadine dans un avion, vous en avez soupé ? La lutte perpétuelle de la même, déchirée entre fidélité et infidélité, comme un stéréotype de l’éternel féminin, ça ne prend plus ? Bon. Par ailleurs, si vous connaissiez la célèbre femme d’à côté chère à Truffaut, voici l’homme de proximité qui n’arrange rien à l’affaire. Daniel a tout pour lui et aussi pour les autres, dont fait partie Margot, mariée à un célèbre auteur de recettes de cuisine, qui aime préparer du poulet, mais a du mal à nourrir une conversation au restaurant.
Que pensez-vous qu’il arrivera à ce quantième avatar de Madame Bovary ? Elle cèdera à ses désirs et la romcom prendra son rythme de croisière, malgré sa volonté louable de renouveler le genre, par des effets comiques globalement lourdingues.
Le deuxième film de Sarah Polley, après le drame clinique Loin d’elle, n’est jamais sorti en salles. Sorte d’hybridation entre Coup de foudre à Nothing Hill, Quand Harry rencontre Sally et Sur la route de Madison, il privilégie une ambiance volontairement rétro qui s’accorde avec un fond de nostalgie, rythmé par le tube des Buggles, Video Killed the Radio Stars, ou des ballades country. L’histoire d’amour de Margot a une dimension initiatique, elle se termine forcément par une solitude en forme d’étape. Le tout baigne dans une ambiance vintage, les couleurs prenant les feux d’une lumière déjà sur le point de s’éteindre. Dans cet écrin esthétique, qui rappelle parfois l’univers de Virgin Suicides, les protagonistes multiplient les figures imposées, où l’incommunicabilité des sentiments s’incarne maladroitement sur des fenêtres que frôle un doigt, où une joyeuse scène de sexe qui donne le tournis se matérialise forcément dans un travelling circulaire, où la rêverie d’une femme trouve son reflet sur la vitre d’un bus qui dédouble son visage. On aura même droit à une séance de natation synchronisée dans une piscine fluorescente et un baiser de silhouettes sur fond de soleil rougeoyant.
Ni meilleure, ni moins bonne que n’importe quelle autre comédie romantique, destinée à nourrir le cliché du « beau portrait de femme », Take This Waltz finit par valser autour de ses propres hésitations.
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