Switch Love . T1 - La chronique BD

Le trouble propre aux changements de sexe, aux transgenres voire au simple travestissement est encore largement présent dans la société, et plutôt que d’aborder ce sujet d’une manière frontale et réaliste, Switch Love a choisi comme angle d’attaque le côté fantastique. Un simple élément qui modifie la réalité, et pourtant c’est d’une manière toute naturelle que se fait le changement de sexe, évitant ainsi les questionnements et remarques désagréables des camarades en particulier ou de la société en général, se concentrant ainsi sur les préoccupations uniquement sentimentales des personnages. Celles de Miyoshi représentent le cœur de la narration, même si l’on décèle de temps en temps l’envie de faire partager celles de Mamiya, qui a pourtant le changement le plus incroyable à gérer, notamment niveau hormones. Mais non, en prenant le parti de celui qui est spectateur et cependant juge, ce manga s’attache à modifier la perception largement répandue en montrant une histoire que l’on devine amoureuse, mais qui prend des détours finalement assez proches de ceux de la réalité, lorsque deux amis deviennent épris l’un de l’autre.

Akane Ogura / Delcourt

Il faut le souligner, le dessin ne s’attarde en aucun cas sur des considérations et des angles érotiques. La nouvelle jeune fille est évidemment dotée d’une plastique de rêve, mais il n’y a pas de décolleté ou de culotte apparente au programme de ce shojo plutôt tendre, attentif aux sourires plus qu’aux poitrines, et si la gêne forcément attendue du héros est comique, l’ensemble a plutôt des airs de lyrisme doux et bien amené, en dépit de certaines scènes qui peuvent paraître un poil répétitives.

Akane Ogura / Delcourt

Switch Love, aborde un thème délicat en usant de délicatesse et se dote d’une narration efficace pour un premier tome. En effet, la fin semblait conclure l’histoire, mais elle réserve visiblement de nouveaux rebondissements, qui seront donc à découvrir.