Le 26 avril 2023
Une jeune femme, déterminée à récupérer son fils qui lui a été enlevé par les services sociaux, convainc son mari de s’évader de prison. Steven Spielberg pose les fondements de son œuvre en devenir avec ce road movie picaresque.


- Réalisateur : Steven Spielberg
- Acteurs : Goldie Hawn, Gregory Walcott, Michael Sacks, Ben Johnson, William Atherton
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Road movie
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h48mn
- Titre original : The Sugerland Express
- Date de sortie : 12 juin 1974
- Festival : Festival de Cannes 1974

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Lou Jean Poplin (Goldie Hawn), jeune femme fragile et instable, s’est vu retirer la garde de son petit garçon, placé en famille d’accueil à Sugarland. Bien décidée à le récupérer, elle rend visite en prison à son mari Clovis (William Atherton), à qui il ne reste plus que quelques jours de détention pour l’inciter à s’évader.
Critique : Après Firelight (1964), premier film réalisé à seulement dix-huit ans, qui ne fut diffusé qu’une seule fois sur grand écran, et Duel (1971), conçu pour la télévision, ce troisième long métrage de Spielberg est le premier à bénéficier d’une exploitation traditionnelle. Il s’inspire d’un fait divers ayant réellement eu lieu aux États-Unis quelques années plus tôt.
Conçu comme un road movie doux-amer, il nous fait suivre les aventures picaresques de deux marginaux naïfs qui pensent doubler tout le monde, juste armés de leur optimisme inconscient et particulièrement pour elle, d’un culot à toutes épreuves. Le récit pourrait s’apparenter à une farce, s’il ne sous-tendait pas le drame humain de deux adultes immatures inaptes à s’insérer dans la société. Ils se conduisent comme des enfants ; et même quand les choses vont se compliquer, ils vont conserver leur attitude de jeu de gendarmes et voleurs.
Pourtant, l’évasion de Clovis, suivi du rapt (involontaire) d’un policier, va mettre toutes les forces de l’ordre de l’État du Texas en émoi.
Le jeune cinéaste met en place ce qui constituera son univers personnel et innovant qui lui vaudra les succès que l’on connaît : une histoire solide qui parle à tout un chacun,
des traits d’humour et de dérision saupoudrés avec savoir-faire sur un sujet pourtant dramatique, et des morceaux de bravoure précis qui font mouche, démontrant le talent du réalisateur à orchestrer des séquences mouvementées impliquant de nombreux acteurs et figurants.
Totalement ancré dans son époque, le long métrage n’obtiendra pas le succès escompté. Il recevra néanmoins le prix du scénario, dû à Hal Barwood et Matthew Robbins, au Festival de Cannes 1974.
Le film suivant de Spielberg sera Les dents de la mer ("Jaws",1975), et le début d’un incroyable succès qui ne se démentira que rarement.