Star Wars Boba Fett Intégrale . T.1 - La chronique BD

Il n’avait droit qu’à une seule réplique dans la trilogie originale, mais son costume, son armurerie, son casque impénétrable en ont fait un personnage iconique de la saga Star Wars. Boba Fett est un méchant terriblement énigmatique et fantastiquement mystérieux. La prélogie avait bien tenté de lui donner une origine, sa jeunesse et ses exploits de chasseur de prime restaient du domaine de l’imagination. Du coup, les comics Star Wars ont senti le filon... qu’ils ont plutôt bien miné. Ce premier tome, volume intégral, vaut son pesant d’or : attention, les révélations sur la vie privée du célèbre Fett sont quasiment inexistantes, mais l’essentiel est ailleurs. Le casque à la visière en T possède un cerveau acéré et surtout un cœur. C’est pourtant à travers son père, puis son double, que la vie de Boba nous est contée. Le premier épisode traite en effet de Jango, avant un brusque bond en avant qui nous emmène jusqu’à la mort du chasseur de prime. Pas à Sarlacc, mais avant, dans un imbroglio mêlant amour, clonage et fraternité. Un enchevêtrement entre les mailles de l’empire et des rebuts de la galaxie, comme au bon vieux temps des Ombres de l’Empire, premier roman à avoir exploré la psychologie du personnage.

© Delcourt

Le dessin est à l’image du thème : plutôt sombre, il n’est pas sans rappeler les décors de la Caste des Méta-barons, surtout quand démarre l’initiation du petit Boba, puis des personnages qui restent souvent dans l’ombre, attendant leur heure, loin de la lumière des sabres laser ou des combats de X-Wing. Une pointe de l’atmosphère des Misérables tombe même parfois sur cette ambiance de science-fiction, qui veut seulement montrer les coins un peu pourris de la galaxie. Petit astuce pour basculer à nouveau dans l’univers Star Wars, l’usage des différentes armes du chasseur de prime, amené à se sortir de situations difficiles, ponctuées de quelques phrases d’humour.

© Delcourt

L’intégrale de Boba Fett est à l’image du travail effectué par le personnage : précis et efficace. Pas de drames, pas d’envolées lyriques ou même épiques, l’ensemble sait où il va, et ce n’est pas le clinquant de certains comics Star Wars, mais ce n’est pas plus mal.