Le 11 décembre 2006
La soirée était belge de A à Z. Pas de coups d’éclats mais des groupes sympathiques et intéressants.
La soirée était belge de A à Z. Pas de coups d’éclats mais des groupes sympathiques et intéressants.
Dans un premier temps, il est nécessaire de régler quelques comptes avec un abominable homme de l’ombre des salles parisiennes, un yéti du mauvais goût musical, un dahu aux oreilles géantes et ô combien sourdes. Il s’agit d’un être vil et malfaisant qui n’hésite pas à passer entre chaque groupe d’une soirée rock un album de Phil Collins. L’avantage, et peut-être est-ce là le but de la manœuvre, c’est que même l’arrivée d’Ann Pierlé est accueillie avec un certain soulagement.
Mais reprenons l’histoire au début. Il était une fois Hollywood porn star. Des belles gueules, bien habillées cultivant le look glam rock seventies hérité de Mr Bowie ou de Divine Comedie. Menés par Anthony Sinatra et Redboy, les Hollywood vont se donner avec de la sueur et des mèches balancées, des pieds sur l’ampli et des gestes retenus ("j’te jure que si ma mère n’était pas là j’la casserais ma guitare"). Le public parisien aura même le droit à deux titres inédits Zouk 3000 et Robert.
Les lumières s’allument puis s’éteignent comme dans un conte et entre en scène Sharko (quoi ? Sarko ? Mais non mais non...). Après des premiers morceaux timides, et un tantinet engoncés dans leurs mesures, le chanteur David Bartholomé profite du morceau Excellent pour se dérider, se débrider, et bondir sur scène avant de se jeter dans la foule. Sorti du bain, il retire sa chemise et termine le concert torse nu (ô mon Dieu !). Il est électrique, un peu fou et très drôle. Le public a suivi.
La transition n’était pas aisée (et je ne parle de Collins). L’arrivée d’Ann Pierlé commence dans une atmosphère houleuse, l’ambiance est folk, douce, un peu ennuyeuse. Mais Ann Pierlé a du charme et des ressources, elle adapte petit à petit son répertoire pour finir par une reprise de C’est comme ça des Rita Mitsouko séduisante.
Le rideau tombe, rouge en velours. Le lustre est posé sur l’ampli guitare. Vénus sera gothique ce soir. Marc Huyghens entre en scène vêtu d’une jupe noire, le guitariste en queue de pie et le contrebassiste dans un costume rouge Dardeville. Le set ne sera guère différent de ce qu’il avait été à Paris Plage : intéressant mais incapable de s’arracher à une certaine monotonie. Le son est lourd, rond, la contrebasse joue son rôle à plein, mais rien ne vient donner du relief à ce drapé plombant. Le public a le droit a un Beautiful days malhonnête (un peu comme quand les Stones jouent Satisfaction au stade de France). L’heure de gloire n’est pas arrivée, celle de l’opprobre non plus, mais la soirée belge aurait pu mieux se terminer.
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