Sledgehammer 44 - La chronique BD

Résumé :

France, Seconde Guerre mondiale. Le Sledgehammer est une nouvelle arme de combat des américains susceptible de mettre un terme à la guerre contre les nazis. Et cette arme est en fait une armure de combat, puissante et mystérieuse, qui aura fort à faire face à des ennemis fait de chair, d’acier ou d’énergie...

© Delcourt

Notre avis :
Un nouveau venu se fait dans l’univers graphique et scénaristique de Mike Mignola. Son nom ? Le Sledgehammer (la masse en VF). Il débarque en 1944, et doit casser du nazi pour assurer la victoire des alliés. Un comic qui mettrait Iron Man à la place de Captain America, cela pourrait sonner comme déjà vu, mais le ton et l’ambiance sont sensiblement différents. Pour les ressemblances, il faudrait plutôt pencher vers la BD française, avec le Taillefer et la Brigade chimérique, avec la froideur d’une armure condamnée pour le premier et le monde uchronique aux super-pouvoirs pour le second. Pour ce premier opus, la mort est omniprésente, mais aussi la traîtrise, le sacrifice, autant d’émotions glaçantes qui trouvent leur place dans des dessins qui jouent sur les gris et bleus plus que sur les rouges (absence de démon oblige...). Les tons sont durs, les mines tristes, les dialogues sérieux... comme il convient à une année 1944 qui, si elle suit le débarquement, ne semble pas montrer la fin imminente de la guerre.

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Côté scénario, il faut avouer que l’ordre chronologique est mis à mal par des flashback et flashforward qui bousculent l’histoire, tout autant que des ellipses hors du temps (dialogues dans l’au-delà ?) qui nuisent un peu à la compréhension. De même, les personnages secondaires ne sont pas (encore) assez développés pour être intéressants. De sorte que le duel entre le Sledgehammer et la Flamme Noire, le fameux super-vilain du IIIe Reich, accapare un peu trop l’intrigue et les pages, alors qu’il vient pourtant en fin de ce premier tome.

Beaucoup de mystère, du flou mais qu’il convient de relativiser, puisque ce n’est justement qu’un premier tome. A l’instar de la BPRD ou de Abe Sapiens, les personnages annexes ont su se créer au fil du temps des atmosphères solides et des aventures inédites, et il faut espérer que le SledgeHammer bénéficiera de ce même traitement. Car on a envie de savoir ce que cache l’armure, beaucoup plus mystérieuse que celle d’un Tony Stark. On a envie de croire à son humanité et sa poursuite de l’effort de guerre mais aussi en dehors, son destin probablement tragique et son évolution sur la durée.

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