Nous n’irons plus au bois
Le 2 avril 2019
Cinématographiquement fade, cette seconde adaptation prend de trop grandes libertés sur le roman de Stephen King, même si elle reste fidèle à certaines thématiques chères à l’auteur.
- Réalisateurs : Dennis Widmyer - Kevin Kölsch
- Acteurs : John Lithgow, Jason Clarke, Amy Seimetz, Jeté Laurence
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Durée : 1h41mn
- Date télé : 7 mai 2024 22:55
- Chaîne : RTL9
- Titre original : Pet Sematary
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 10 avril 2019
Résumé : Le docteur Louis Creed, sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s’installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l’aide d’un étrange voisin, Jud Crandall. Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.
Critique : Simetierre est sans conteste l’un des romans les plus terrifiants et torturants du maître de l’épouvante littéraire américaine. Jeunes parents s’abstenir au risque d’être traumatisés pour un certain temps : l’histoire est celle d’une famille bourgeoise, incarnation du mythe du rêve américain, installée dans une maison de campagne à la lisière de la forêt, où les enfants enterrent leurs animaux de compagnie dans un cimetière dédié. Mais au-delà de ce « simetierre », il en est un second, baigné de magie noire, capable de faire revivre les morts… au sens propre du terme.
Simetierre, c’est aussi un film de Mary Lambert, scénarisé par King lui-même, qui, malgré un succès très relatif au box-office, est aujourd’hui un culte car extrêmement fidèle à l’univers du roman.
Cette nouvelle adaptation, scénarisée par Jeff Buhler et réalisée par Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, respecte la dimension psychologique du roman, sans toutefois parvenir à susciter la peur ou le tourment chez le spectateur.
- Copyright 2018 Paramount Pictures. All Rights Reserved. / Kerry Hayes
Les romans de Stephen King ne sont pas uniquement faits de mots grossiers ou de scènes gores. Ce sont des livres où le psychisme des personnages est sans cesse mis à rude épreuve et torturé. Comme dans le film de Kölsch et Widmyer, construit comme un drame familial dans sa première partie : entre le déménagement et la disparition de son chat Church, écrasé par un camion, la petite Ellie a bien du mal à se faire à sa nouvelle vie. Les parents ne sont pas en reste : Rachel reste traumatisée par Zelda, sa sœur aînée morte d’une méningite, qu’elle voyait enfant se transformer en monstre sous ses yeux, et Louis, le père de famille, voit partout le fantôme de Victor Pascow, un jeune étudiant décédé de graves blessures qu’il n’est pas parvenu à sauver.
Cette peur de la mort, qui hante les protagonistes, fait tout l’intérêt de la première moitié de Simetierre : les séquences où Rachel se demande s’il lui faut révéler la mort de Church à sa fille, où Louis enterre l’animal dans le cimetière indien afin de le ressusciter pour préserver le bonheur de la fillette, manifestent plutôt bien le déchirement psychique des personnages.
- Copyright 2018 Paramount Pictures. All Rights Reserved. / Kerry Hayes
C’est dans sa dimension horrifique que la dramaturgie trébuche. Les réalisateurs jouent un peu trop de flashbacks répétitifs sur l’enfance de Rachel et sa confrontation avec sa sœur malade pour susciter l’angoisse. Church a le poil sale et le regard sévère mais ne semble pas effrayer la maisonnée outre mesure. Et la grande trahison que fait le scénariste à l’œuvre originale achève de nous laisser définitivement sur notre faim : quelle idée de tuer Ellie à la place de Gage ! C’est pourtant ce qu’il y a de plus traumatisant dans le roman de Stephen King ! L’histoire prend alors un mauvais virage à cent-quatre-vingt degrés et la dernière demi-heure, pas effrayante pour un sou, se casse la figure, car on ne peut s’empêcher de préférer le nourrisson diabolique à la grande sœur démoniaque.
- Copyright 2018 Paramount Pictures. All Rights Reserved. / Kerry Hayes
Pour le reste, la mise en scène est quasiment inexistante – seuls quelques beaux plans sur les arbres et de jolies séquences de nuit sur le cimetière indien persistent. Les effets horrifiques et de suspense (silences, lents travellings avant sur l’encadrement d’une porte plongeant dans les ténèbres) sont prévisibles et attendus. On sursaute une ou deux fois, mais pas plus.
On a beau adorer cette formidable histoire de morts-vivants, qui met Monsieur et Madame Tout le monde face à la possibilité de ressusciter les gens qu’ils aiment au prix de les voir se métamorphoser en êtres malfaisants, un film d’épouvante-horreur qui ne fait pas peur est un film qui ne fonctionne pas.
- Copyright 2018 Paramount Pictures. All Rights Reserved. / Kerry Hayes
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SANDRINE GAUDIN 9 août 2019
Simetierre (2019) - la critique du film
Vraiment très décevant, même si je m’y attendais.
Seuls le passages des camions m’ont fait sursauter.
On ne retrouve pas l’ambiance oppressante du bouquin, ni les belles relations qui se sont tissées entre les personnages.
Et la fin... n’en parlons même pas !