Le 13 août 2018


- Scénariste : Jerry Frissen>
- Dessinateur : Jean-Michel Ponzio
- Genre : Policier, Science-Fiction
- Editeur : Les Humanoïdes associés
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 13 juin 2018
- Durée : T.1
Polar SF, dans l’ombre de la galaxie Jodorowsky.
Résumé : Phoenix est un bon flic de la lune d’Hesperia. Réflexes, intelligence, force, il n’y a que sa mémoire qui lui fait défaut. Lorsque son coéquipier est assassiné sous ses yeux et s’enfuit dans un autre système, il va le traquer jusque dans le coin le plus sombre de la galaxie : Solar Corona, une planète dédiée aux plaisirs les plus sombres, sans savoir que sa traque va lui révéler ses origines.
L’Incal s’était déjà étendu avec la série de la Caste des Méta-barons. Désormais, c’est la série Méta-Barons qui s’étire avec Simak, un diptyque façon polar. Sans manquer un ou deux clins d’œil, cet album ne verra pas de personnages connus, ou du moins pas encore, mais se concentre sur un nouveau héros, Phoenix, plutôt mec honnête et honorable, qui va mettre un peu de temps avant d’être épaulé par une acolyte ripou et sans scrupules. Au-delà des personnages, qui ont et gardent leur part de mystère et d’ombre, c’est plutôt sur le lieu que se concentre l’attention. Ce n’est pas un hasard s’il est d’ailleurs dans le titre : Solar Corona se veut un égout de luxure, une fosse à désespoir et libertinage, mais où le sexe est vite éclipsé par le crime. La fange est donc l’élément principal, le prétexte, et si le traqueur se retrouve vite traqué, c’est pour le pousser à s’y enfoncer davantage. Les idées ne manquent pas, on pense notamment à un mix entre le Sarlacc de Star Wars et les cabines à suicides de Futurama, certaines scènes donnant une teinte assez ironique, même si l’on n’arrive pas aux couleurs d’un Anneau rouge ou d’un Point Central.
© Les Humanoïdes Associés
Arrêtons-nous un peu plus que de coutume sur le traitement graphique. Après la lecture, une sensation curieuse nous a saisi, avant que nous ne mettions le nom dessus quelques instants après : l’impression de voir un de ces vieux romans photos des années 80. En essayant de comprendre ce traitement ultra-réaliste des personnages, plusieurs vidéos postées sur la chaîne Youtube des Humanos (https://www.youtube.com/watch?v=5xQYJtlNxM0) éclairent ce choix : Jean-Michel Ponzio a une technique bien particulière, puisqu’il photographie des acteurs, imagine et crée lui-même ses costumes, et met en scène les personnages, jusqu’aux lèvres ouvertes pour donner l’impression d’un mot juste. Le travail est exemplaire, et le procédé, rigoureux, a porté ses fruits : les personnages-acteurs sont saisissants de réalité, l’ensemble se construit assez facilement.
© Les Humanoïdes Associés
Petite incartade dans l’univers Méta, Simak y apporte un mix étrange mais plaisant de Darkness et de Jack McDevitt dans une galaxie décidément insaisissable. On attend évidemment impatiemment la conclusion, qui risque d’être brutale.