Le 4 mars 2018
Un éclairage passionnant sur les langues des signes.
- Réalisateur : Nurith Aviv
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : 24images
- Date de sortie : 7 mars 2018
- Plus d'informations : Le site du cinéaste
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Résumé : Dans son film SIGNER, Nurith Aviv s’aventure dans un champ peu connu, celui des langues des signes. Ces langues sont diverses, chacune a sa grammaire, sa syntaxe, complexe et riche. Trois générations de protagonistes, sourds et entendants, mais aussi les chercheuses du Laboratoire de Recherche de Langue des Signes de l’université de Haïfa, s’expriment sur des langues qui ont émergé en Israël au siècle dernier, rejoignant les questions chères à Nurith Aviv de la langue maternelle, la traduction, la transmission. Une invitation à élargir notre perception des langues humaines.
- (C) Ruth Gwily
Notre avis : Le très beau titre de ce documentaire en embrasse la matière : signer, c’est à la fois parler la langue des signes, mais aussi inscrire son identité à travers le choix d’une communication muette. Au rebours des obligations imposées dans nombre d’institutions pour sourds, pendant longtemps, de nombreux individus ont choisi de ne pas parler. Ainsi ont-ils, comme dans ce kibboutz où se côtoient trois générations d’une même famille, permis à leurs jeunes enfants parfaitement entendants d’articuler un double langage en fonction des destinataires concernés. Il est particulièrement émouvant de voir une petite fille se remémorer la première fois où, d’un geste encore maladroit, elle parapha les mots "lait" ou "maman", l’entendre dire à quel point elle aime utiliser ce mode d’expression, aussi naturel que les conversations sonores dont s’ornent les moments partagés avec son frère.
On demeure à l’affût des nuances incarnées par ces corps : traduisant le mot "bleu" en japonais, en algérien ou en russe, la célèbre comédienne Emmanuelle Laborit démontre les multiples variations autour d’un même signifiant.
Parallèlement à une langue des signes officielle, d’autres idiomes se développent, des sortes de régionalismes silencieux : l’intervention d’une universitaire explore les fondements de ces différences, même si ses explications demeurent cantonnées au pays d’Israël. En fait, on aurait aimé que le film réponde aux deux interrogations que suscitent les différents témoignages : quelle est la part d’incorporation culturelle dans l’expression de ces langues, dans ces variations lexico-syntaxiques qu’expriment tous ces individus divers ? En quoi ces communications corporelles déterminent-elles des caractéristiques intrinsèquement vernaculaires, au même titre que n’importe quelle production verbale ? Soucieux de briser quelques préjugés, le film s’astreint à légitimer des productions langagières trop longtemps discriminées, ainsi que la diversité des locuteurs. Au fil des différents portraits, il y parvient très bien.
Le film sera présenté à Paris, en exclusivité, au cinéma Les Trois Luxembourg.
Séances aux Trois Luxembourg avec débats :
Mardi 7 mars à 20h00 : Emmanuelle Laborit (avec interprète LSF)
Jeudi 8 mars à 21h00 : Tiphaine Samoyault
Dimanche 11 mars à 11h00 : Batia Baum et Tal Hever-Chybowski
Mardi 13 mars à 21h00 : André Meynard (avec interprète LSF)
Jeudi 15 mars à 21h00 : Catherine Coquio
Dimanche 18 mars à 11h00 : Barbara Cassin
Mardi 20 mars à 21h00 : Chantal Clouard et Jacques Laborit (avec interprète LSF)
Jeudi 22 mars à 21h00 : Eric Laurent
Dimanche 25 mars à 11h00 : Marc Alain Ouaknin
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