Le 9 mars 2022
Si le sujet peut intéresser quelques initiés à la complexité linguistique et à l’empreinte de langue maternelle dans nos histoires de vie, le ton très didactique déroute le spectateur plus qu’il ne convainc.
- Réalisateur : Nurith Aviv
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Films d’Ici
- Durée : 0h52mn
- Date de sortie : 9 mars 2022
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Résumé : Six personnes évoquent le souvenir des langues qui ont bercé leur enfance, des parlers judéo-espagnols ou judéo-arabes, et le judéo-persan. Très différentes les unes des autres, ces langues ont toutes une composante hébraïque, et surtout un trait commun : elles ont été écrites en lettres hébraïques. Lettres qui, au fil du temps, ont peu à peu perdu leur usage et leur force. Aujourd’hui, ces langues elles-mêmes sont en train de s’éteindre. Mais la résonance des mots, les mélodies, les rythmes, les accents, ont laissé des traces qui continuent à œuvrer chez celles et ceux qui, enfants, les ont entendues.
Critique : Ils récitent des mots dans une langue véhiculaire qui a été celle de leurs ancêtres. Puis ils s’abandonnent à une longue confidence sur les liens ténus entre les racines linguistiques de leur famille et la manière dont ils se sont construits dans la vie. Nurith Aviv s’engage avec Des mots qui restent dans un projet complexe, celui de témoigner des langues d’hier qui combinent des parlers pluriels avec une base hébraïque. L’objectif sans doute pour la réalisatrice va au-delà du simple documentaire sur des langues en cours de disparition. C’est l’occasion pour elle de donner la parole à des personnes de tout âge qui racontent les émotions et les souvenirs que la simple évocation de ces langages génère.
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Mais quelque chose échappe à l’attention du spectateur. La réalisatrice opte en effet pour une mise en scène dépouillée, inerte presque. La première séquence rentre d’ailleurs dans un descriptif scolaire de ces parlers anciens, que des photographies d’ouvrages illustrent. Puis, la parole est donnée à ces témoins contemporains qui, après avoir prononcé quelques mots résonnant émotionnellement en eux, se confient sur leur rapport personnel à l’enfance et à leurs origines familiales et culturelles. En réalité, on s’ennuie très vite, malgré le format court du film.
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Bien sûr, l’image est très soignée. La directrice de la photographie d’Agnès Varda entre autres connaît son métier. Elle sait capter les visages, les lumières à travers une fenêtre. Elle sait faire chanter les voix de ses témoins. En ce sens, le documentaire est un véritable pari mais nous avouons humblement être restés à côté du sujet. Comme si la trop forte spécialisation du propos nous avait empêchés d’accéder à l’émotion sincère des personnages.
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