Sexo por compasión

Une petite fable dont le propos simpliste manque de subtilité.

L’argument : Plaquée par son mari qui la trouve trop sainte à son goût, Dolorès décide de pécher pour récupérer son homme. Elle se transforme alors en Lolita et découvre qu’elle peut rendre la joie de vivre aux hommes de son village en leur offrant généreusement, mais par compassion, son corps. Chacun son chemin de croix !

Notre avis : Salué dans de nombreux festivals, Sexo por compasión est le premier film de l’actrice Laura Mañá (Les marmottes, Doberman, La lune et le téton). Partant d’une idée originale (le péché transformé en acte de charité), la réalisatrice, qui signe également le scénario, nous livre une fable sympathique mais qui s’essouffle rapidement. Si le sujet laissait présager une réflexion subversive et insolite sur le sexe, la religion, la limite entre le bien et le mal (Dolorès est-elle une sainte ou une putain ?) le film ne parvient malheureusement pas à dépasser les métaphores pesantes. Contrairement à un film comme Les épices de la passion du réalisateur mexicain Alfonso Arau, qui utilisait intelligemment la cuisine et plus particulièrement les épices comme allégorie du plaisir et de l’amour, Sexo por compasión met maladroitement les pieds dans le plat. Le propos simpliste manque de subtilité et ce jusque dans la mise en scène qui, bien qu’élégante (l’apprentie réalisatrice nous prouve qu’elle sait tenir une caméra), passe selon un procédé déjà exploité du noir et blanc à la couleur selon l’humeur du village. Reste tout de même une petite fable sympathique qui, à l’image de la candeur désarmante de Dolorès, pourra séduire.