Le 1er mai 2024
- Scénariste : Charles Masson>
- Dessinateur : Charles Masson
- Collection : MIRAGES
- Genre : Drame, Historique, Chronique sociale, Société
- Editeur : Delcourt
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 21 février 2024
Une plongée pleine de vrai dans une France d’antan et dans la vie d’un vieux garçon
Résumé : En perdant ses sept jeunes frères er sœurs, René savait qu’il ne pouvait pas se plaindre de cette vie de montagnard français des années 30, puis d’ado résistant, de service militaire en Afrique, et jusqu’à la solitude...
Critique :À voir ce quinqua vieux garçon, moustache à la Hitler, sur sa vieille pétrolette dans son petit village de campagne, on se dit que ces sept vies ne seront pas forcément très intéressantes. Mais il n’en est rien, car force est de constater que lorsqu’elle est bien racontée, toute histoire est digne d’intérêt. Celle de René commence avec un deuil sans fin, puisque sept enfants ont péri, non pas à cause de la guerre mais bien des maladies, comme un rappel qu’avant les vaccins, les tombes des moins de dix ans pullulaient dans les cimetières... Ce deuil, il le porte comme sa mère, dans une foi qui ne doute pas, et cette résolution inébranlable renvoie, aussi bien que les décors, à une période que certains idéalisent mais qui reste bien le passé : dur, avec peu de bonheur, pas mal de malheurs, dont on se relève avant tout. La force de René, c’est justement de ne pas baisser la tête, même lorsque l’amour de sa vie va se marier à un autre, lorsqu’il subit le racisme colonial, mais lorsque son père et sa mère décèdent, il va lui aussi se mettre "à la bouteille", mal vieillir, comme tout homme dans sa situation, jusqu’à... Mais ne gâchons pas davantage pour ceux qui seraient intéressés...
- © Delcourt / Masson
Revenons-en au dessin, qui de la couverture aux heures les plus sombres, quand un frère décède dans la nuit ou quand les Allemands recherchent les maquisards, se révèle étonnamment tranquille, placide comme son héros. On a cette impression de retrouver les traits de l’école belge, des années 70 et 80 où effectivement les couleurs toniques et les visages rondouillards des personnages rendaient à rendre le monde plus acceptable, plus douillet qu’il ne l’est en réalité. Car c’est là que réside la qualité essentielle de ces Sept vies à vivre, c’est de présenter la vie comme elle est, plutôt cruelle que bisounours, mais en la regardant avec optimisme et dessinée comme telle, elle est bien plus belle.
- © Delcourt / Masson
Belle leçon de vie et de positivisme, ce récit nous raconte un peu la France et beaucoup la résilience, à travers les différentes étapes d’un destin finalement commun mais plein de sagacité et de ténacité.
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